auteur Didier-Georges Gabily
Ouvrages chroniqués
Lalla (ou la Terreur)
de
Didier-Georges Gabily
1998
Dès les premières lignes de Lalla (ou la Terreur) on songe à Physiologie d’un accouplement, premier roman de Didier-Georges Gabily (1988, Actes Sud) en deux parties, Genèse et Le Péché, qui commence par ces mots : « Et tout d’abord c’est une femme ». Femme infanticide dans les deux cas. Une fille de ferme qui met au monde et aussitôt étouffe dans la paille de l’écurie « cette chose qui criait », chose sortie d’elle, aussi étrangère que celle qui neuf mois auparavant était entrée violemment en elle. Lalla, étrange femme mutique et personnage révélateur qui viendra semer le trouble et...
L' Au-delà
de
Didier-Georges Gabily
Un homme a fait le choix, pour des raisons que l’on ignore, de rejoindre dans le métro la cohorte des clochards. Là, il vit comme les autres, c’est-à-dire qu’il ne vit pas, il boit, il vomit, il tend le bras. Il essaie surtout d’échapper à un passé qui le poursuit et dont l’obsession, seule, explique qu’il veuille rester dans cet enfer urbain. Dans cet univers où l’humanité est un souvenir, il se surprend à rêver d’amour avec sa Carmen, une trisomique grasse dont usent et abusent bon nombre d’habitants des souterrains de Paris. De ce cauchemars, il tire quelques notes sur son carnet,...
Gibiers du temps
de
Didier-Georges Gabily
Dans un ambitieux triptyque rouge sang, Didier-Georges Gabily puise au mythe de Phèdre pour fouiller l’éteel charnier du monde.
C’est une histoire à vous retourner le ventre. Une nouvelle tragédie de Phèdre et d’Hippolyte qui commencerait là où les Grecs l’ont laissée. Imaginons alors que Phèdre, au lieu de se pendre par désespoir amoureux, a continué sa vie pendant des millénaires, commémorant chaque année la mort d’Hippolyte par un nouveau sacrifice : ses fils, Acamas et Démophon, traquent chaque année un nouvel amant à offrir à sa vengeance. De ce macabre rituel sont nées d’innombrables filles, élevées par Nourricielle. Thésée, auquel les dieux des Enfers ont concédé un retour parmi les mortels pour retrouver...
TDM3
de
Didier-Georges Gabily
La parution posthume de TDM3 de Didier-Georges Gabily, mort le 20 août dernier à 41 ans, vient redire la perte d’un auteur au souffle singulier.
Quelque chose avec Le Mépris. Une commande à partir du roman d’Alberto Moravia et du film de Jean-Luc Godard qui, mieux qu’une adaptation -Didier-Georges Gabily n’était pas du genre à s’adapter- prend ici l’allure d’une équation. Et l’énoncé du problème, posé en ouverture de la pièce, résume tout le processus d’abstraction propre à son écriture.
« Soient E., R. et P (respectivement, l’Écrivain, le Réalisateur, le Producteur - et affublés sans doute d’une carte d’identité complète de peu d’utilité dans ledit énoncé) trois points fluctuants en abscisse d’une droite Mépris 1 ou M1 ; soient...