auteur Jorge Semprun
A propos
Le métier d'homme
Témoin et acteur d’un demi-siècle tourmenté, Jorge Semprún recompose indéfiniment le territoire de sa mémoire, alliant l’entreprise autobiographique et l’invention romanesque, pour débusquer le Mal radical et éclairer la fraternité humaine.
J’avais décidé de raconter cette histoire dans l’ordre chronologique. Pas du tout par goût de la simplicité, il n’y a rien de plus compliqué que l’ordre chronologique. Pas du tout par souci de réalisme, il n’y a rien de plus irréel que l’ordre chronologique. C’est une abstraction, une convention culturelle, une conquête de l’esprit géométrique. On a fini par trouver ça naturel, comme la monogamie.
L’ordre chronologique est une façon pour celui qui écrit de montrer son emprise sur le désordre du monde, de le marquer de son empreinte. On fait semblant d’être dieu. Souvenez-vous : le...
Le témoin qu’il faut
Je ne serai jamais un ancien combattant », proclame le narrateur du Grand Voyage (1963) au lendemain de la libération du camp de Buchenwald, en entendant ses camarades échanger et déjà ressasser des souvenirs du camp. Le récit de l’expérience concentrationnaire, commencé dix-sept ans après l’événement (et poursuivi au fil des ans), apparaît ainsi comme un combat, tourné vers l’avenir...
« Pour le souvenir partagé, pour l’avenir »
Il me vient un grand éclat de rire : ça va être la Nuit des Bulgares, vraiment. » Cette phrase, je l’ai lue à haute voix face à Jorge Semprún, en 2007, lors d’un colloque qui lui fut consacré à l’Université Rennes 2. Elle conclut le paragraphe initial du Grand Voyage qui, disant des corps entassés dans un wagon, entame l’un des grands récits de témoignage sur la déportation dans les camps...
Ouvrage chroniqué
L' Ecriture ou la vie
de
Jorge Semprun
1994
Apatride, Jorge Semprun s’est découvert une terre originelle en revenant 47 ans après à Buchenwald. Résultat : un livre essentiel, nécessaire, vital.
Comment raconter les camps de déportation et d’extermination nazis ? « On n’y parviendra pas sans un peu d’artifice. Suffisamment d’artifice pour que ça devienne de l’art ! » ; la réponse est formulée par un certain Jorge Semprun, un jour d’avril 1945, quelques jours après sa libération, le 11 avril par les alliés, du camp de Buchenwald.
En revenant, presque 50 ans plus tard sur le 11 avril 1945 et en remontant le cours du temps jusqu’en 1992 où, pour les besoins d’une émission de télé, l’ancien ministre de la Culture espagnol est revenu pour la première fois à Buchenwald, Jorge Semprun...