auteur Paul Nizan
A propos
L'écrivain enragé
Certaines œuvres sortent un temps du Purgatoire puis y retournent. L’œuvre de Paul Nizan (1905-1940) a connu un tel sort, sans doute car il est avant tout un écrivain politique. L’urgence de le (re)lire n’en est que plus brûlante en ces jours troublés.
J’ai découvert Nizan sur le tard, à trente ans passés, dans les années soixante-dix. Stupeur, colère. Ainsi, j’avais pu faire mes études de lettres sans avoir rien lu de Nizan ? Plus tard, commencer d’écrire sans soupçonner l’existence des Chiens de garde, d’Antoine Bloyé ? Belle occultation (…). Rien n’effacerait l’absence de Nizan dans mes années de formation. Il y a des fraternités si fortes qu’on regrette toujours qu’elles n’aient pas commencé plus tôt. Fraternité, non pas complicité ou connivence (…). La fraternité est d’un autre ordre. C’est la rencontre dans quelqu’un d’autre de...
Sur les traces de Paul Nizan
ADEN
Après quelques escales – à Port-Saïd, à Port-Soudan – Nizan débarque à Aden à la mi-novembre 1926. Il y demeure jusqu’en mars 1927. Le fantôme de Rimbaud ne semble pas le hanter : il ne le mentionne ni dans ses lettres à Henriette, ni dans Aden Arabie. Si l’on veut le retrouver, aussi bien que Nizan et d’autres voyageurs, commerçants, aventuriers, et exilés, il convient de se plonger...
À gauche toute !
Alors que la France célèbre précautionneusement le centenaire de Sartre, redécouvrons une autre voix : celle de Paul Nizan, révolutionnaire lucide.
Plus encore que Raymond Aron, Nizan fut, durant leurs années d’apprentissage, l’alter ego de Sartre : né lui aussi en 1905, lui aussi normalien et agrégé de philosophie, il devance en fait Sartre en littérature (son premier succès, Aden Arabie, pamphlet anticolonialiste, est publié en 1931) et surtout en politique. Si Sartre attend la « drôle de guerre » pour commencer à s’éveiller Nizan,...
Pages
- 1
- 2
Ouvrage chroniqué
Le Cheval de Troie
de
Paul Nizan
2005
Villefranche, sur les bords du Rhône, au cœur des années 30, un groupe de communistes dans leurs luttes quotidiennes : un roman existentiel de Paul Nizan.
En 1934, Nizan est invité en URSS : après Moscou, il parcourt le Tadjikistan (voir Lmda N°63) où il commence, à Stalinabad (!), l’écriture du Cheval de Troie. Mais, au retour, il confiera aussi à Sartre son étonnement, voire sa déception : même dans cette Russie soviétique les hommes sont toujours en proie à l’angoisse de la mort. C’est bien avec la constante pensée de la mort que vivent, ou tentent de vivre, les héros et anti-héros de ce roman : l’engagement des communistes comme le cynisme jouisseur des possédants ou la veulerie des bourgeois ne prennent leur sens que rapportés à cette...