La rédaction Chloé Brendlé
Articles
Croire au noir
Deux ans après Ceux du noir, Marielle Hubert persiste en signant un deuxième récit âpre et perturbant sur sa mère et l’enfance incurable de celle-ci, Il ne faut rien dire.
Drôle d’adresse au lecteur à l’orée d’un livre que celle-ci : Il ne faut rien dire ! Plusieurs voix se battent dans ce titre, celle de la menace, celle de la peur, celle du défi aussi. C’est en tout cas, à l’heure d’après #MeToo, une injonction qui semble aller à contre-courant des témoignages qui se sont multipliés dans la presse (à propos de Matzneff, PPDA, Depardieu, tant d’autres) et dans les librairies (entre autres La Familia grande, de Camille Kouchner, Le Consentement, de Vanessa Springora et tout récemment, Notre silence nous a laissées seules, de l’actrice Judith Chemla). De...
Il y a quand même dans la rue…
Par des temps obscurs on cherche une lueur dans les livres – une voix amie qui nous parle. Celle de Robert Bober est tout à la fois secourable, bouleversée, drôle, hésitante, irrémédiablement humaine. Il y a trois ans, en pleine crise du Covid, il publiait Par instants la vie n’est pas sûre, une longue lettre adressée à Pierre Dumayet, le réalisateur des émissions « Lectures pour tous » et...
Inculte culte
Groupe littéraire : regretter leur disparition. » Au cliché français sur la fin des groupes, cousin du cliché sur la fin de la littérature, le chercheur Jean-Marc Baud a tordu le cou. En étudiant le collectif Inculte, fondé il y a bientôt vingt ans, toujours actif, il a su montrer la vitalité de la communauté en littérature et l’inventivité d’écrivains réunis autour d’une revue...
Des livres
Ils restent
de
Eric Courtet
,
Marie-Hélène Lafon
Cézanne. Des toits rouges sur la mer bleue
de
Marie-Hélène Lafon
Une autre vie
de
Marie-Hélène Lafon
Cézannie & Cie
Dans l’essai qu’elle consacre à Cézanne, dans les livres photographiques Ils restent et Une autre vie, Marie-Hélène Lafon dialogue avec les images et nous fait entrer dans son atelier mental.
Dans une autre vie j’eusse volontiers été peintre », nous disait en 2020 (Lmda N°217) l’auteure des Derniers Indiens, d’Histoire du fils, des Sources. De ses livres restent ainsi des images, souvent des gros plans : mains tressaillantes, pieds froids, dos savonné, corps lourds, crinière rousse, odeurs de terre et de confiture, « morsure de l’été », source de la Santoire, banc dans la cour –...
Un livre
La Version
de
Debora Levyh
La Version de Debora Levyh
Curieux texte que ce premier roman, qui se refuse aux « petites histoires personnelles » et aux « événements » – en bref, à l’air du temps. Il y est question d’un monde inconnu dont revient le narrateur – ou la narratrice – et dont il tente de rendre compte avec précision. Or comment être précis à propos d’inconnu ? Comment dans le même geste, traduire au lecteur une vision (en donner une...