La rédaction Valérie Nigdélian
Articles
Une révolution amoureuse
Penser ensemble lutte des classes et lutte des sexes ? Un portrait tout en nuances d’Alexandra Kollontaï, figure féministe centrale et singulière de l’Union soviétique naissante.
En 1970, le monde aura suffisamment changé pour que les mots de « propriété privée », « guerre », « faim » ou « monnaie » n’aient plus de sens. L’État, ayant achevé son processus de dissolution, aura laissé place à une fédération de communes auto-organisées où régnera l’égalité, sans riches ni pauvres, sans dominants ni dominés. La cellule familiale bourgeoise ayant fait long feu, hommes et femmes y vivront selon leurs règles et désirs, au gré de libres combinaisons amoureuses et érotiques…
Nous sommes en 1922 quand « celle qui fut la plus authentique représentante du féminisme...
Des livres
Écrire à même les choses, ou
de
Jérôme Game
Les Choses, les gens
de
Federigo Tozzi
Les Choses, les gens de Federigo Tozzi
Après Les Bêtes, publié en 2012 chez Corti, un nouveau recueil de fragments inédits de Federigo Tozzi donne sa forme définitive à la trilogie qu’imaginait l’écrivain siennois avant d’être emporté par la grippe espagnole en 1920. Des « bêtes », des « choses », et des « gens » : ce triptyque dessine un panoptique étrange et flottant, sensible et hésitant, où s’esquisse à travers une prose...
Retour sur images
Dans la Cité des anges du début des années 1980, les retrouvailles des Cahiers du cinéma et d’Hollywood : un voyage passionné et passionnant.
Los Angeles, 1982 : sous un soleil hivernal, quatre fous d’images débarquent sur la terre mythique du cinéma US. Autour de Serge Toubiana, qui vient de succéder à Serge Daney au poste de rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, les deux critiques – et futurs cinéastes – Serge Le Péron et Olivier Assayas, et « la présence tranquille » de Raymond Depardon, chargé de réaliser un reportage photo...
Maîtres sans esclaves
La ségrégation vue par les yeux des Blancs… sous la plume d’un écrivain noir. La responsabilité individuelle comme seul vecteur de libération. Premier roman étonnant de William Melvin Kelley.
Que se passerait-il si tous les opprimés se levaient un jour et décidaient, tout simplement, de prendre leur liberté sans plus attendre qu’on vienne la leur donner ? Qu’adviendrait-il si les figures du maître – chef, patron, président, curé – étaient non pas renversées, mais simplement ignorées ? Si tous les guides et leurs discours de libération collective étaient balayés par l’action...
Zig mélancolique
Un spleen baudelairien, une noirceur toute célinienne… et une grande douceur : cocktail explosif pour le premier roman de Marin Tince qui ressuscite l’enfance et un Paris disparu.
Une traversée nocturne dans un train lancé à toute vitesse, « long serpent lumineux qui nous entraînait avec un fracas de bête rageuse (…) vers le soleil des morts ». Coincés à l’intérieur, le narrateur « crucifié à la fenêtre, (…) dégueulant toujours et sans cesse (s)es ténèbres », et « les vivants et les morts à (lui) connus, tous assis bien peinards, bien gentils, souriants cons, bien...