RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Du voyage en train
Plein de mystères encore, Bernard Waller était le plus discret des romanciers. Dubalu, son représentant de commerce, révèle avec humour et subtilité un univers de personnages désarçonnés et touchants.
Il faut souvent plus qu’un miracle pour que les créatrices et créateurs qui ont choisi la discrétion contre les feux de la rampe sortent de l’ombre. Le romancier Bernard Waller en est la démonstration achevée. Au point qu’on ignorerait presque sa date de naissance. Selon les sources observées, il serait né en 1933, en 1934 et en 1937, et apparemment ce serait plutôt en 1935. Et puis la camarde s’est chargée de mettre tout le monde d’accord. Il est bel et bien mort en 2010 (le 13 juin à Paris ?). Naturlich, aucune nécrologie publiée dans Le Monde ou Le Figaro. On n’y a droit que lorsqu’on...
Un surhomme et quelques déluges
Fille de la bonne bourgeoisie protestante, Noëlle Roger n’a pas tout réussi dans le roman, mais elle n’a rien raté en se tournant vers le SF et en inventant, elle aussi, un surhomme.
Le 28 décembre 1924, la dernière page de Paris-Soir donnait un magnifique encadré publicitaire, sobre mais efficace, portant ces mots : « Vient de paraître : Noëlle Roger/ Le Nouvel Adam/ roman » et ce commentaire apéritif : « Vous voici, grâce à une greffe cérébrale (à laquelle travaille en secret maint savant) doué d’un pouvoir sans égal. Qu’allez-vous faire ? L’auteur l’a prévu. Sa...
Un auteur
Remous et clapotis
Graveur et prosateur, Jean-Paul Hippeau a vécu loin des regroupements mondains. Son œuvre parle d’une vie tendue vers la Création, depuis la Beauce.
Mes images et mes écritures », c’est tout ce qui importe à Jean-Paul Hippeau, fier artiste installé sous les toits, au cinquième étage du 71, rue de Rome. Dans la revue Les Amitiés (février 1931), la journaliste Claude Chauvière évoque son « magnifique orgueil de solitaire ». Elle avait dit antérieurement à Claude Pierrey, qu’elle incitait à rencontrer Hippeau : « C’est un lion, avec un béret...
Un auteur
Un extrait de Parisienne
Fille de peintre, Suzanne de Callias (1883-1964) fut romancière et journaliste. Féministe et spirituelle, elle compila les balourdises mâles qu’elle commenta avec une piquante ironie.
En 1924, si la grande affaire du monde des Lettres ce n’est pas la publication du premier numéro de La Révolution surréaliste, ne serait-ce la révélation par le chroniqueur Léon Treich de l’identité de Ménalkas, le fameux auteur de L’Ersatz d’amour (Crès, 1923) ? Son co-auteur Willy, ce vieux broc’ des lettres, prétendait que Ménalkas était de sexe masculin et qu’il était mort au Maroc. Quel...
Une Parisienne au Tibet
Exploratrice par goût de l’ailleurs, Isabelle Massieu a dévoilé la première des régions encore mal connues des Français.
Sur la plaque verdie de la tombe familiale des Massieu du cimetière Carnot à Suresnes, la place dévolue à Isabelle Massieu arbore un qualificatif : « explorateur ». Son mari, le juriste Octave Massieu (1835-1891) n’en a pas. C’est pourtant lui qui, en l’invitant à travers l’Europe et l’Asie à partager ses voyages professionnels (l’homme de droit était alors très demandé), lui donna le goût du...