Une femme auteur de romans à l’eau de rose, une orpheline, un vieux général, un jeune fiancé : tous quatre, survivants d’un attentat dans un train, se retrouvent dans une maison de campagne italienne, tentant de rassembler les morceaux épars de leur vie brisée. L’oncle de la fillette vient troubler ce fragile équilibre et ruiner les chances de retour à la vie des quatre victimes. Le cadre, le pessimisme ambiant, l’avancée hésitante du récit, la trame du roman, basée sur le doute, tout concourt à rappeler sourdement Mr Ripley de Patricia Highsmith. Le parallèle s’arrête là, Ma Maison en Ombrie ne pouvant satisfaire les amateurs de récits haletants. William Trevor survole ses personnages, par une narration indécise, laissant une large place à la reconstruction par le lecteur lui-même. Pas de certitudes : juste de petites touches qui laissent l’intrigue -mêlant étrangeté et hasard- au second plan. Dans une lenteur calculée, l’auteur dévoile la nature profonde des acteurs-clés, les liant indissolublement dans le dénouement.
Phébus
traduit de l’anglais
par Cyril Veken
188 pages, 118 FF
Domaine étranger Ma maison en Ombrie
février 1994 | Le Matricule des Anges n°7
| par
Fabrice Chaplin
Un livre
Ma maison en Ombrie
Par
Fabrice Chaplin
Le Matricule des Anges n°7
, février 1994.