Avec le trait saillant du conte et l’ampleur de la parabole, ce court roman paru au Japon en 1994 décrit la puissance d’une seule phrase : « Dans le galet d’une rivière est inscrite la marche de l’univers ». Prisonnier pendant la guerre du Pacifique en 1944, Manase fut initié à ce secret des pierres par un soldat. Il transmet ensuite son savoir de géologue à son fils, qui sera victime d’un meurtre énigmatique. Manase est alors confronté aux forces de la vie et de la mort, avec la folie alcoolique de sa femme, et la soif de violence guerrière et révolutionnaire de son deuxième fils.
La force du roman tient à sa structure cyclique, où les méandres du cauchemar et du souvenir engendrent une poétique de la passion. Chaque phrase est une pierre qui s’ajoute à une autre, jusqu’à précipiter l’édifice dans un tourbillon de drames souterrains. Seules les pierres détiennent le pouvoir de connaissance. Hikaru Okuizumi en fait les héroïnes d’une singulière méditation sur l’univers et la matière.
Actes Sud
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
155 pages, 78 FF
Domaine étranger Les Pierres
juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16
| par
Valérie Rouzeau
Un livre
Les Pierres
Par
Valérie Rouzeau
Le Matricule des Anges n°16
, juin 1996.