Le poète Al Berto ferait-il de la mythobiographie (cf Claude Louis-Combet) poétique sans le savoir ?
Dans cet ouvrage où les reproductions quadrichromiques de toiles se partagent l’espace avec ses poèmes, Al Berto n’hésite pas à prendre, par exemple la voix de Van Gogh, écrivant depuis la mort à Théo son frère : « le mistral souffle même quand il ne souffle pas/ les vergers sont en fleurs/ le mistral devient rosé à la cime des pruniers/ brûle a continué de brûler quand j’ai essayé de tuer celui qui a vu ma palette devenir limpide ». Il faut dire que le principe de cet ouvrage invite à la liberté.Face à des toiles de maîtres, l’écrivain tente par la poésie de dire ce qui ne peut se dire que par elle ou par la peinture.Approche subjective et sensible qui s’appuie ici sur une écriture entre beat generation et surréalisme lyrique. « Je ne pense pas/ je transcris des conversations téléphoniques ou je parle/ avec la nuit de new york/ ou je ne parle pas et j’enregistre la voix des autres je filme/ obstinément la mort » (Faux Portrait de Andy Warhol). Les artistes portugais évoqués permettent au moins de sortir l’ouvrage des sentiers battus mais on regrettera juste un prix de l’ouvrage excessif d’autant plus que sa mise en page laisse quelque peu à désirer.
L’Escampette
Traduit du portugais par
Jean-Pierre Léger
58 pages, 140 FF
Arts et lettres La Vie secrète des images
mars 1997 | Le Matricule des Anges n°19
| par
Thierry Guichard
Un livre
La Vie secrète des images
Par
Thierry Guichard
Le Matricule des Anges n°19
, mars 1997.