Dans ce récit initiatique et mystique, Ibrahim Al Koni dit ce qu’il perçoit être la tragédie de l’homme : s’il choisit de vivre au sein de sa famille humaine, il se voue au fratricide ; mais il n’est fait pour vivre seul. C’est ce paradoxe que doit résoudre Assouf, élevé par son père dans les immensités désertiques du Sud libyen. Plus proche des animaux avec lesquels il dialogue que de ses semblables, Assouf parvient à subsister dans l’isolement par la vertu de son endurance. Mais la folie carnivore de deux « visiteurs du crépuscule » munis de fusils automatiques rompt l’ordre naturel, provoquant la disparition des gazelles et la mort d’Assouf. L’âme du disparu, qui a su se fier jusqu’au bout à son cœur pur, survivra en se réincarnant dans l’animal sacré : le mouflon. La magie éternelle l’emporte sur le profane et la modernité. Par-delà la tragédie, Le Saignement de la pierre est un chant d’amour au désert et à ses miracles.
L’Esprit des péninsules
Traduit de l’arabe
par Pierre Bataillon et François Zabal
130 pages, 90 FF
Domaine étranger Le Saignement de la pierre
août 1999 | Le Matricule des Anges n°27
| par
Philippe Sizaire
Un livre
Le Saignement de la pierre
Par
Philippe Sizaire
Le Matricule des Anges n°27
, août 1999.