Daniel Percheron signe ici un roman drôle et érudit, où les référents culturels sont autant de clin d’œil au lecteur. Son ouvrage retrace les tribulations d’un tandem à la Bouvard et Pécuchet. Guipure, critique de cinéma, rédacteur de mots croisés aux définitions si tordues qu’elles en deviennent hilarantes, se passionne pour les expressions surannées et sa voisine d’en face. Manille, quant à lui journaliste sportif, s’escrime à distinguer « les différentes formes de sein poussant sur la planète » et imagine Camus commentateur de match de foot. Entre deux blagues potaches, les deux amis, pour qui tout est prétexte au ratiocinage, rebaptisent une porte en hommage à James Joyce, se heurtent aux mystères de la botanique et soulignent le fait qu’« on ne pense pas assez souvent aux sardines ». Dans un style décapant, Percheron se joue de la langue comme de ses personnages. Un régal.
Zulma
144 pages, 89 FF
Premiers romans Guipure et Manille
octobre 1999 | Le Matricule des Anges n°28
| par
Nathalie Dalain
Un livre
Guipure et Manille
Par
Nathalie Dalain
Le Matricule des Anges n°28
, octobre 1999.