Droit et honnête comme certaines créatures de Raymond Chandler (les allusions sensibles à l’auteur de La Grande Fenêtre sont fréquentes), Eddie Ginley, le personnage principal de Gumshoe, anime le bingo et présente des sketches au Broadway. Pour tenter de changer le cours de cette vie, il décide de publier une annonce et propose ses services en tant que privé. À la Sam Spade. Aussi se retrouve-t-il très vite nanti d’un revolver de fortune, de 1000 livres et de la photo d’une jolie fille. La suite confirme ce que dit si justement Stephen Frears dans sa préface : « Des idées neuves dans un cadre conventionnel : voilà ce qui fait, je crois, la grande singularité de Gumshoe. »
Les situations les plus archétypales n’en deviennent pas moins surprenantes et les dialogues qui suintent l’emblématique dérision fourmillent de trouvailles, de références populaires (le football britannique) ou littéraires. Quant à l’humour, il est omniprésent. Dans le polar, plus qu’ailleurs, le ton c’est le style. Ici il est remarquable.
Gumshoe
de Neville Smith
Traduit de l’anglais par Philippe R. Hupp Rivages - 201 pages, 52 FF
Domaine étranger Gumshoe
avril 2001 | Le Matricule des Anges n°34
| par
Gerardo Lambertoni
Un livre
Gumshoe
Par
Gerardo Lambertoni
Le Matricule des Anges n°34
, avril 2001.