Caramba, encore raté ! » s’écrient à chacun des nouveaux romans de Viktor Pelevine (né en 1962) les lecteurs russophiles (et tintinophiles), décidément étonnés qu’un si admirable auteur de nouvelles fonce dans le décor dès qu’il s’agit d’aborder la forme longue. Tout commence ici le mieux du monde avec l’entrée en scène de Babylen Tatarski, ci-devant poète et spécialiste des littératures des peuples de l’URSS reconverti dans la publicité, virage favorable à la vue d’ensemble d’un pays qui, pour avoir un peu forcé sur le capitalisme, souffre ces temps-ci d’une sévère gueule de bois… Et tourne sans tarder à la mauvaise salade russe : grumeaux de spiritualité, pincée de cocaïne, deux doigts de vodka, gratin de mafieux généreusement saupoudré de (grands) Guignols de l’info… Sans oublier un arrière-goût mal définissable pour le quidam français peu au fait des arcanes de la vie politique russe. Indigeste et parfois indigent.
É. N.
HOMO ZAPIENS
VIKTOR PELEVINE
Traduit du russe par Galia Ackerman et Pierre Lorrain
Seuil, 320 pages, 130 FF (19,82 €)
Domaine étranger Homo zapiens
septembre 2001 | Le Matricule des Anges n°36
| par
Eric Naulleau
Un livre
Par
Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°36
, septembre 2001.