Maillon conséquent d’une chaîne d’auteurs nord-américains allant de Mark Twain à Jack London, en passant par Steinbeck, Jack Kerouac et Charles Bukowski qui favorisa sa redécouverte dans les années soixante-dix, John Fante (1909-1983) fascine par le côté brut de son écriture, sa sensibilité exacerbée, sa spontanéité, la dimension grandiose, universelle dont il empreint des problèmes triviaux, domestiques. Les dix-sept nouvelles inédites composant ce recueil ont été écrites entre 1932 et 1959 et exhumées d’un vieux tiroir par son biographe Stephen Cooper (Plein de vie, 10 /18, 2002). Souvenirs d’enfance doux et amers de ce fils d’émigrants italiens à la famille convulsive, premiers émois, révolte contre la religion, le racisme, récits de voyage, Grosse faim recèle de somptueuses pépites parmi lesquelles un prologue à Demande à la poussière, un de ses plus beaux romans dans lequel son alter égo Arturo Bandini se désole de mélancolie pour Camilla avalée par le désert du Nouveau Mexique.
Grosse faim
John Fante
Traduit de l’américain
par Brice Matthieussent
10/18 - 329 pages, 7,80 €
Poches Grosse faim
mars 2003 | Le Matricule des Anges n°43
| par
Dominique Aussenac
Un livre
Grosse faim
Par
Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°43
, mars 2003.