Blanche apparue, précédée de son double sombre/ Un pli qui la rappelle au seuil d’apparaître/ Et quand l’éther plus uni les rassemble/ Trace de la puissance déchirante/ Dans la seconde lumière, de l’éveil" : ces premiers vers du poème Montagne extrait de La Semence du feu caractérisent l’écriture de François Lallier. Entre surgissement et méditation,
approche de l’être par des éléments de la nature, fusion entre les choses et les mots, la pensée et l’éveil, le poète parvient dans ce recueil à porter la langue à un point d’incandescence remarquable. Cette suite de célébrations ne sombre jamais dans une grandeur douteuse : l’infini y est mesuré avec une sobriété qui n’empêche ni le chant ni l’admiration. Cette écriture dans ses élans n’est pas sans prise de risque : on pourrait craindre que ce désir incessant de penser le monde ne débouche sur quelque opacité discursive ou philosophie recyclée en images. En tous points maîtrisée, la poésie de François Lallier enthousiasme par une nature méditative qui puise sa fertilité dans un abandon authentique.
La Semence du feu
François Lallier
Atelier La Feugraie
56 pages, 9,90 €
Poésie La semence du feu
juillet 2003 | Le Matricule des Anges n°45
| par
Maïa Bouteillet
Un livre
La semence du feu
Par
Maïa Bouteillet
Le Matricule des Anges n°45
, juillet 2003.