Victor Tiefenbronn n’est pas un musicien comme les autres. Enfant génial, il brille par son talent de soliste et de chef d’orchestre avant de sombrer dans la folie ses vingt ans à peine passés. Dépassé par son génie, étouffé par une mère excessive, Tiefenbronn ne trouve plus refuge dans les partitions. C’est auprès d’un fidèle compagnon qu’il délivre, par bribes, ses impressions sur une existence faite de brimades successives. L’attribution d’une médaille aux virtuoses porte son nom, mais passe inaperçue. Une salle culturelle dont il est l’initiateur est inaugurée dans l’indifférence générale. Sa vie sentimentale est une succession d’échecs. Autant de coups du sort qui finissent par avoir raison de sa santé mentale. Les raisons cachées de sa chute ? « Parfois le prodige subsiste, parfois il disparaît rapidement ; une fois le prodige disparu, il reste seulement l’enfant et qui plus est, vieilli de manière étrange ». Les mélomanes apprécieront dans le récit de Giuseppe Curonici (originaire du Tessin) les analyses des passages de Parsifal de Wagner, visités par l’esprit délirant de Tiefenbronn, terrorisé par le son des trompettes. Par la musique, l’artiste exprime son génie comme sa folie, et la difficulté d’être différent du commun des mortels : « La valeur d’un homme est d’être à l’image et à la ressemblance de tout autre homme ».
L’interruption du Parsifal après
le premier acte
Giuseppe Curonici
Traduit de l’italien
par Daniel Mandagot
À la croisée
104 pages, 16 €
Domaine étranger La dernière note
janvier 2005 | Le Matricule des Anges n°59
| par
Franck Mannoni
Un livre
La dernière note
Par
Franck Mannoni
Le Matricule des Anges n°59
, janvier 2005.