Du nerf N°1
Semestrielle au format carré, la revue Du nerf, qui « regroupe quelques écriturants qui foncent tête baissée dans le taillis du langage », entend s’ouvrir aux écritures multiples, invitant auteurs de BD et plasticiens. Son titre est un clin d’œil à l’ouvrage éponyme de Robert Pinget. « Il dit qu’il se moque des profondeurs, seules l’amusent les rencontres de mots. Si elles débouchent sur les gouffres il n’y est pour rien. Ou bien. L’attrait des profondeurs lui fait rassembler des mots qui ne demandaient qu’à le voir trembler. » Onze écrivains participent à ce numéro inaugural. Évoquant en creux le travail de Perec, les textes tournent autour de l’intranquillité, la préoccupation du quotidien, les soucis métaphysiques. Cécile Richard offre de petits récits délicieusement maussades. « On va vous demander d’être bref, racontez-nous votre vie, soyez bref, tous les lieux d’habitation, toutes vos adresses durant votre vie, soyez bref… » Laurent Quinton décrit d’une manière sensible des anonymes sur un trottoir de Bruxelles. Frédéric Ciriez décompose sa vie en cent phrases pendant que Valérie Guyader présente Thomas de Quincey d’une manière aussi érudite qu’inattendue.
Du nerf N°1, non paginé, 11 € 6A, rue de Quineleu 35000 Rennes