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Domaine étranger Noires mémoires du Portugal

janvier 2024 | Le Matricule des Anges n°249 | par Catherine Simon

Délicate comme une saudade, la prose de Djaimilia Pereira de Almeida dit en Trois Histoires d’oubli le passé incontournable et la tremblante humanité.

Le premier est un ancien pirate, marchand d’esclaves et assassin à la retraite, devenu un as du jardinage ; il vit seul, en bord de mer, et fait peur aux gens du village ; il est l’ami des fleurs, des œillets en particulier, qu’il cultive à la perfection. C’est le capitaine Celestino. Le deuxième est un demi-clochard du quartier du Chiado à Lisbonne ; il survit en aidant les automobilistes à se garer et en écrivant à sa fille Aurora, qu’il a abandonnée en Angola pour partir à la guerre aux côtés des Portugais, et qu’il ne reverra jamais. Il s’appelle Boa Morte. Le troisième est un ancien esclave, un natif du Brésil à qui on a volé la vie et qui tente de s’en refaire une : domestique chez des riches, dans un bourg portuaire du Portugal, il s’invente des histoires et se bricole en douce une cabane, un lieu à lui, dans le secret de la forêt. Il porte le nom de Brume.
Voilà, résumés à la hache, chacun des trois récits qui composent les Trois histoires d’oubli, triptyque romanesque de Djaimilia Pereira de Almeida, dont c’est le premier livre traduit en français.
L’écriture est choquante, tant elle est magnifique. La traduction n’y est pas pour rien – signée Dominique Nedellec, traducteur de Lobo Antunes, Pessoa, Saramago et Tavares. Pereira de Almeida, qui a déjà publié (en portugais) une bonne dizaine de livres et a reçu plusieurs prix littéraires prestigieux, est née en Angola, en 1982. Elle a grandi près de Lisbonne et vit désormais à New York, où elle enseigne la littérature à l’université. Son style, d’une douceur froide, parfaitement maîtrisé, saisit dès les premières pages. On entre comme dans du beurre dans la tête de chacun de ces hommes, on en ressort idem, observant ce qui se passe, écoutant leur histoire, buvant cette langue étonnante, aux phrases tour à tour courtes et crues, puis longues et alambiquées, légères pourtant. « (…) Les roses, les œillets, leurs surprises quotidiennes, chacune des prunes auxquelles il trouvait presque un goût d’ananas des Açores, représentaient pour le capitaine les visages et les âmes de tous ceux qui, morts entre ses mains ou témoins de ce qu’elles avaient commis, lui offraient à présent leur silence éternel, plantés là, réclamant l’eau de son arrosoir, la nourriture de son puits ». Car les plantes, les fleurs, contrairement au curé du village, n’accablent pas le vieux pirate. Elles et lui sont « de la même sève, de la même chair, sans compassion aucune ». Les plantes ne jugent pas. Elles poussent et se répandent. Les spectres du passé hantent pourtant la mémoire du capitaine – lui qui fit déverser de la chaux mortelle dans la cale aux esclaves, pour étouffer la rébellion ; ou qui fit subir le martyre à une gosse, une « petite Hollandaise » abandonnée dans la forêt africaine, les yeux bandés. Celestino, le héros de « La vision des plantes », n’a décidément rien de bon à léguer, il le sait – pas même les secrets du marcottage des œillets : « Je les emporterai avec moi dans la tombe, cela...

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