auteur Mathias Enard
A propos
Au cœur des ténèbres
Explorant les relations entre l’Occident et l’Orient par le prisme éclairé de la culture et de l’Histoire, le nouveau roman de Mathias Énard restitue la complexité oubliée du monde. Impressionnant.
Dès la première – longue – phrase du livre (« Nous sommes deux fumeurs d’opium chacun dans son nuage… »), le lecteur est pris par une voix. Celle de Franz Ritter, un vieux musicologue autrichien, malade et insomniaque, qui rassemble au cœur de la nuit viennoise les souvenirs de toute une vie. C’est la voix aussi d’une vieille Europe en train de disparaître, celle des Lumières, de Proust et d’une Mitteleuropa ouverte sur l’Orient. Une Europe de la culture dont, finalement, Mathias Énard est l’héritier, et qui met l’art, la littérature, la musique et la pensée bien au-dessus de l’industrie...
À l’aune du printemps
Dans son nouveau roman, l’écrivain poursuit la tentative de rapprocher deux civilisations au destin lié.
La Rue des Voleurs se trouve, au moins dans le livre, au cœur d’une partie de l’ancien quartier populaire, le Barrio Chino, de Barcelone. C’est là que s’achève le roman dont l’ouverture nous plonge dans la banlieue de Tanger autant que dans la conscience de jeune Lakhdar, Marocain candide poussé par le désir et retenu par ses origines. Le désir du corps féminin – que sa cousine Meryem va...
La vie des autres
Observateur éclairé du Proche-Orient, Mathias Énard utilise le prisme des révolutions arabes pour dresser le procès de l’Europe. Fidèle à sa manière, il passe ainsi par l’altérité pour se découvrir soi-même.
C’est une conversation à brûle-pourpoint. La canicule cogne aux volets clos du grand appartement où vit Mathias Énard dans ce qui fut le Barrio Chino avant que la rénovation imposée au moment des Jeux olympiques ne dénature le quartier populaire de Barcelone. Une bonbonne d’eau posée sur la table en bois alimentera les questions et les réponses avant qu’une bière ne vienne y mettre un point...
Pages
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Ouvrage chroniqué
Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants
de
Mathias Enard
2010
Mathias Enard profite d’un épisode historique dans la vie de Michel-Ange pour miner les préjugés concernant le Moyen-Orient. Avec grâce et beauté.
Le contraste est saisissant entre Zone le précédent roman de Mathias Enard et Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants qui s’appuie sur une langue d’une précision d’orfèvres, et avance par courts chapitres. Nous sommes au XVIe siècle, l’artiste Michel-Ange vient de donner au monde son David. Le pape Jules II lui a commandé son tombeau, mais ne se presse pas pour subvenir au besoin du sculpteur. Par rébellion, celui-ci accepte l’invitation du sultan Bajazet à construire un pont à Constantinople, un pont entre l’Occident et l’Orient que le grand Leonard n’est pas parvenu à réaliser....