éditions Corti
A propos
Toujours pas pareille
Sous le signe de la rose des vents, la maison fondée par José Corti poursuit son chemin avec deux nouveaux capitaines. Visite des cales et des boussoles.
Les éditions José Corti sont l’une des maisons les plus singulières et les plus autonomes fondées au siècle dernier, en 1938. Sa double transmission en 1984 et 2022 par ses propriétaires à des éditeurs de la génération suivante sans relation familiale en fait par ailleurs un cas unique dans les annales de l’édition française et en dit long sur l’esprit qui y règne : « Rien de commun » affirme d’ailleurs depuis la guerre le logo de la maison (une rose des vents). Entre le surréalisme des débuts, Julien Gracq dans l’après-guerre, l’histoire littéraire, le romantisme, la poésie, les...
José Corti : la marche hors du temps
En 1938, José Corti publiait Gracq, Bachelard, Lautréamont. Aujourd’hui, dix ans précisément après la disparition de son fondateur, l’éditeur-libraire de la rue Médicis a préservé sa singularité : cohérence, fidélité, le tout hors actualité.
Chez moi, entrée libre. On pousse la porte et l’on est au cœur de la place, pas d’antichambre, pas de bloc où inscrire l’objet de la visite ; pas de portes capitonnées protégeant les conférences qu’il ne saurait être question d’interrompre ! Et puis, une boutique, cela n’impose guère. On entre, le manuscrit en bandoulière. » Cet extrait des Souvenirs désordonnés de José Corti parus en 1983...
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Ouvrages chroniqués
Tainaron
de
Leena Krohn
2019
Lmda N°203
Entre récit de voyage et quête introspective, l’une des grandes voix de la littérature finnoise nous met face à nous-mêmes au pays des insectes.
À la mosaïque sagement ordonnée des atlas, la littérature, depuis toujours, oppose et superpose un millefeuille d’incertitude, un empilement de mondes parallèles et de pays imaginaires dont l’exploration ne recèle pas moins de dangers et d’émerveillements que celle des sources du Nil ou de l’Amazone. Des États de la lune de Cyrano aux Contrées de Jacques Abeille, de l’archipel de toutes les...
Des milliers de bourdons
mai 2019
Les Techniciens du sacré : anthologie
de
Jerome Rothenberg
2008
Lmda N°93
Égyptiens, chinois, hébreux, irlandais, aztèques, esquimaux, indiens, suédois… Une anthologie par le poète américain Jerome Rothenberg, de textes « primitifs » rigoureux qui se côtoient dans une féconde différence.
Cinquante ans après sa première édition aux États-Unis, paraît en français un livre singulier. Recueil imposant de textes issus des sociétés traditionnelles, il avait répondu, à l’époque, à un « désir de vie chargée de sens », « d’une vie vécue sur le plan de la poésie » de toute une génération. En défendant une thèse forte, celle de la ressemblance plurielle et multiforme, qu’explicite...
Sacrée poésie
mai 2008
Témoins de l’inactuel
de
Dominique Carlat
2007
Lmda N°84
Faire son deuil « devient une sorte de mot d’ordre, une injonction commune, quel que soit le domaine abordé : ainsi, après avoir fait le deuil de la révolution, nous faudrait-il faire celui du socialisme… Dominique Carlat redonne ici au » travail « du deuil tout son poids de souffrance, de regret et remords, mais aussi de lutte vitale, de reconstruction et de création. Ce sont en effet,...
L’or des morts
juin 2007
Terre ni ciel
de
Yves Di Manno
2014
Lmda N°153
Avec son autobiographie intellectuelle et le premier volet d’une décennie poétique, le poète révèle la formation de ses trajets.
Aux premières pages de Partitions (1995), son troisième livre marquant après Kambuja, stèles de l’empire khmer (1992), Yves di Manno note, véritable carbone de son cheminement, ceci : « l’allée qui se dessine / d’une page sans signe / sur le livre de nuit // (chacun à son chevet) // : des géants & des rois ». Malgré l’énigmatique signal fait aux castes royales, c’est à la tâche d’écriture...
Di Manno en tracé
mai 2014
Les Terres du couchant
de
Julien Gracq
2014
Lmda N°158
C’est à un festin de mots que nous convie ce récit inédit de Julien Gracq, dans une exploration émerveillée du territoire littéraire singulier qu’il inventa et cultiva.
Entre Le Rivage des Syrtes et Un balcon en forêt, entre 1953 et 1955, Gracq consacre ses vacances d’été (n’oublions qu’il était professeur d’histoire-géographie) à l’écriture. Il ne conservera de ce manuscrit de près de 500 pages qu’un court fragment intitulé « La route », qu’il associera à deux autres fragments dans une œuvre rendue ainsi quelque peu mystérieuse, La Presqu’île, publiée en...
Guerre et Terre
novembre 1014
Tous fous
de
Georges Picard
2003
Lmda N°44
En quarante-quatre chapitres, le facétieux Georges Picard fait le portrait de notre monde aveuglé par son culte de la raison. Dans le miroir qu’il nous tend, chacun se reconnaîtra.
Imaginons un instant que toute l’histoire de l’humanité consiste en une expérimentation. Aux manettes, un observateur désireux de voir comment les hommes se débrouillent avec les moyens qui leur sont consentis. Notre planète serait une sorte de « loft bleuté à l’intérieur duquel six milliards de fous claquemurés s’amusent à se faire peur en bidouillant dangereusement la mécanique du...
Les loges de la folie
mai 2003
Tout le monde devrait écrire
de
Georges Picard
2006
Lmda N°78
En ces temps déraisonnables d’inflation éditoriale où la muse, trop bonne fille, se laisse souvent taquiner par des plumes plus clinquantes et enjôleuses que réellement affûtées et maniées avec art, le titre du nouveau livre de Georges Picard peut apparaître comme une provocation. Alors quoi, après avoir fait l’éloge de la folie ou de l’ivresse et joyeusement fustigé quelques tares, postures...
Pas d’écrit vain
novembre 2006
Tout m’énerve
de
Georges Picard
1997
Lmda N°21
En quelques titres déjà « explicites » (De la connerie, Du malheur de trop penser à soi, Le Génie à l’usage de ceux qui n’en ont pas), Georges Picard s’est emparé d’un genre délaissé : le pamphlet. Tout m’énerve s’inscrit dans le même registre : parler de la bêtise ambiante sans aigreur ni nostalgie. Nourrie de philosophie et de littérature, la pensée de Georges Picard l’est surtout de bon...
Tout m’énerve
novembre 1997
Toutes les bêtes sont mortelles
de
Claude Louis-Combet
2021
Lmda N°222
C’est un singulier trafic d’âmes et de mots, d’aveux et de désirs que nous invite à partager Claude Louis-Combet au fil des dix textes qu’il a réunis dans Toutes les bêtes sont mortelles. À l’exception du premier, Le bœuf et la grenouille – qui poursuit la fable de La Fontaine en racontant ce qui advint après que la grenouille a éclaté – tous les autres textes se nouent, sur fond de jeu...
Toutes les bêtes sont mortelles de Claude Louis-Combet
avril 2021
Tracés d’incertitude
de
Pierre Chappuis
2003
Lmda N°45
En deux volumes d’essais, l’écrivain Pierre Chappuis invite le lecteur à des approches nouvelles sur des poètes contemporains. Des méditations au regard clair.
Est-ce par modestie que Pierre Chappuis a intitulé son volume d’essais sur des poètes francophones Tracés d’incertitude ? Il confie dans un court préliminaire que ces textes parus généralement en revues ont été retenus sans désir de plan ou de vue d’ensemble mais en « de libres allées et venues comme de qui, en proie à une dévoration intérieure, aurait battu le pays (avec le temps devenu...
La lecture retrouvée
juillet 2003
Traces, sillons
de
Claire Malroux
2009
Lmda N°105
C’est un long moment passé en compagnie d’une femme qui n’a eu de cesse de côtoyer à son tour, de manière la plus intime qui soit car dans la démarche qui est la sienne de « translation », des poètes tels que Emily Dickinson, Wallace Stevens et Derek Walcott. Compagnie aussi d’une grande lectrice, familière tout autant de la Bible que de Shakespeare, de Nerval, de Perec, de Jaccottet ou de...
Traces, sillons
juillet 2009
Le Traducteur
de
Jacques Gélat
2006
Lmda N°71
C’est toujours avec un mélange de curiosité, de gourmandise et de confiance qu’on aborde la lecture d’un livre qui paraît à l’enseigne prestigieuse de José Corti. En entrant dans la lecture du roman de Jacques Gélat, on accueille la promesse d’une vivifiante aventure de l’esprit : le narrateur, un traducteur reconnu pour la qualité de son travail tourne un jour le dos à son éthique...
Les maux des livres
mars 2006
Le Traducteur amoureux
de
Jacques Gélat
2010
Lmda N°112
Un traducteur, friand d’ajouts et de petits plats, s’éprend d’une jeune romancière japonaise. Entre humour et légèreté, Jacques Gélat opère une greffe romanesque culottée.
Reprenez les premiers paragraphes d’un livre, en l’occurrence Le Traducteur (José Corti, 2006), ne bousculez pas trop leur agencement et, incognito, à la fin d’une phrase anodine changez de cap, vous obtenez : Le Traducteur amoureux. Davantage qu’une simple variation sur le thème de la trahison et de la traduction, cette seconde version relève de l’acte chirurgical. Alors que le narrateur du...
L’amour salutaire
avril 2010
Transfigurations
de
Claude Louis-Combet
Lmda N°41
Cérémonial d’amour et de sang, fusion d’âme et de chair, de mythologie et d’hagiographie, Claude Louis-Combet poursuit son entreprise de transfiguration.
À qui voudrait découvrir l’œuvre de Claude Louis-Combet, la lecture des cinq nouvelles que regroupe Transfigurations serait une excellente initiation. Mieux même, un baptême, une immersion dans un univers hypnotique hanté par la misère des corps que tourmentent la tentation, comme par les figures de la sainteté en proie aux affres du désir. Un univers de la perdition sans fin dans la forêt...
Une impitoyable beauté
novembre 2002
La Troisième île
de
Fredrik Sjöberg
2014
Lmda N°153
Comment peut-on consacrer sa vie aux vers de terre ? C’est pourtant la spécialité du héros préféré de Sjöberg, dont l’autobiographie fragmentée alterne avec la biographie du scientifique Gustav Eisen (1847-1940). Ce collectionneur de vers (au point de donner le nom de la femme aimée à l’un d’eux) ou encore de vignes et d’aventures, aquarelliste, nouvelliste et théosophe, est selon le...
La Troisième île de Fredrik Sjöberg
mai 2014