éditions Corti
A propos
Toujours pas pareille
Sous le signe de la rose des vents, la maison fondée par José Corti poursuit son chemin avec deux nouveaux capitaines. Visite des cales et des boussoles.
Les éditions José Corti sont l’une des maisons les plus singulières et les plus autonomes fondées au siècle dernier, en 1938. Sa double transmission en 1984 et 2022 par ses propriétaires à des éditeurs de la génération suivante sans relation familiale en fait par ailleurs un cas unique dans les annales de l’édition française et en dit long sur l’esprit qui y règne : « Rien de commun » affirme d’ailleurs depuis la guerre le logo de la maison (une rose des vents). Entre le surréalisme des débuts, Julien Gracq dans l’après-guerre, l’histoire littéraire, le romantisme, la poésie, les...
José Corti : la marche hors du temps
En 1938, José Corti publiait Gracq, Bachelard, Lautréamont. Aujourd’hui, dix ans précisément après la disparition de son fondateur, l’éditeur-libraire de la rue Médicis a préservé sa singularité : cohérence, fidélité, le tout hors actualité.
Chez moi, entrée libre. On pousse la porte et l’on est au cœur de la place, pas d’antichambre, pas de bloc où inscrire l’objet de la visite ; pas de portes capitonnées protégeant les conférences qu’il ne saurait être question d’interrompre ! Et puis, une boutique, cela n’impose guère. On entre, le manuscrit en bandoulière. » Cet extrait des Souvenirs désordonnés de José Corti parus en 1983...
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Ouvrages chroniqués
Le Vaisseau fantôme
de
Frédérick Marryat
Lmda N°25
Frederick Marryat, auteur anglais né en 1792, fait l’objet de l’un des volumes de la nouvelle collection Merveilleux de José Corti, consacrée à des textes faisant la part belle à l’invraisemblable. L’éditeur met entre nos mains un très grand roman d’aventure maritime qui a l’avantage d’être l’un des premiers.
Nous sommes dans un port hollandais. Philippe embarque sur un bateau, avec...
Le Vaisseau fantôme
janvier 1999
Le Vampire passif
de
Ghérasim Luca
2001
Lmda N°37
Venu du surréalisme roumain, Ghérasim Luca adopta le français comme langue de création dès 1946. Écrire le conduisait à "s’oraliser", à répondre aux bégaiements intempestifs de l’être. Quatre publications, dont un double CD, permettent de l’entendre à nouveau. Foudroyant.
En 1994, Ghérasim Luca se donnait la mort à Paris en se jetant dans la Seine, comme son ami Paul Celan l’avait fait. L’Inventeur de l’amour suivi de La Mort morte, l’un de ses plus anciens textes qu’il traduisit pendant vingt ans, venait à peine de paraître (José Corti). Le livre entre les mains, on était alors stupéfait d’y lire les différentes méthodes de suicide, renversé par la force...
Le vampire actif
décembre 2001
Variations sur l’oiseau et le filet
de
José Angel Valente
Lmda N°19
L’Espagnol José Angel Valente, considéré comme l’un des grands poètes d’aujourd’hui, nous offre avec ce livre d’essais un aperçu vertigineux de sa culture. Pas d’écriture poétique donc, mais une méditation sur celle-ci, et davantage : une réflexion sensible et riche de références sur différents sujets traités à travers les âges par des mystiques juifs, arabes ou chrétiens : l’ascèse monacale,...
Variations sur l’oiseau et le filet
mars 1997
Variations sur le réel
de
Georges Picard
2009
Lmda N°108
L’écrivain poursuit l’œuvre facétieuse et sceptique d’un moraliste, entamée depuis quinze ans chez José Corti.
Il est toujours plus prudent d’observer « une distance de sécurité avec le réel ». Ce précepte, qui aurait sans doute plu à Henri Michaux, résume beaucoup des livres de Georges Picard pour qui l’on ne se garde jamais trop d’une promiscuité déplacée avec les choses. D’où ce livre, au titre musical, qui paraît : Variations sur le réel. C’est aussi ce qui caractérise le narrateur du Journal...
Les écarts de Picard
novembre 2009
Les Veilles
de
Bonaventura
1994
Lmda N°6
En 1804 paraissaient en Allemagne Les Veilles, d’un anonyme, Bonaventura. Une chasse aux monstres, érudite et fantasque, pour insomniaques.
Je n’ai pas rechigné à multiplier les masques, car plus il y a de masques entassés l’un sur l’autre, plus on rit à les retirer à la suite, jusqu’à l’avant-dernier, le satirique, l’hippocratique, et enfin jusqu’au dernier, rigidifié, qui ne rit ni ne pleure plus -le crâne sans mèche ni touffe- celui que porte l’acteur tragi-comique quand il quitte la scène. »
Celui qui parle ou plutôt qui a...
Le veilleur masqué
décembre 1994
Le Vent chaule (suivie de) L’Herbe écrit
de
Caroline Sagot Duvauroux
2009
Lmda N°109
Une poésie où le feu tremble encore au vocable, où la langue vient d’un bond, où les mots vont nus, à l’image de la sensibilité nomade de son auteur.
Décidément singulière l’écriture de Caroline Sagot Duvauroux, tout en changements de rythmes et de durée, en exploration des lisières de ce qui est. Une écriture qu’anime la visée plus que la cible, le goût de l’étranger et une perméabilité toute particulière à l’essence plastique de la langue. Car à la source du poème toujours il y a, chez elle, une commotion, un ébranlement vital qui...
La turbulence de Sagot Duvauroux
janvier 2010
La Véranda
de
Robert Alexis
2007
Lmda N°80
Un homme fuit vers l’Est. Dans sa quête d’un ailleurs, il croisera le mystère et la passion. Mais avec Robert Alexis, le voyage revient toujours à Steinbach épicentre autrichien d’une aventure hors du temps.
On ne sait pas grand-chose de l’écrivain, dont le parcours est marqué par des études de philosophie. Un an après la parution de La Robe, Robert Alexis revient donc avec un nouvel opus aussi sibyllin que son auteur. Attaché à préserver bec et ongles un jardin secret peu compatible avec les rouages du système médiatique, Alexis montre qu’il est possible de se situer hors du temps. Cet...
Génie du lieu
février 2007
Verre, Ironie et Dieu
de
Anne Carson
2004
Lmda N°53
Saluée par James Laughlin, l’éditeur de William Carlos Williams, et par Susan Sontag comme l’une des voix les plus novatrices aujourd’hui au Canada, Anne Carson a publié six livres depuis 1995. Verre, ironie et Dieu est le premier traduit en France. Helléniste réputée, Anne Carson fait se croiser dans ses poèmes aussi bien les traditions archaïques que le réel le plus moderne, l’Ancien...
Effet fluide
mai 2004
Vol-ce-l’est
de
Caroline Sagot Duvauroux
2004
Lmda N°60
Caroline Sagot Duvauroux ou le lyrisme du chaos. Revêtant d’éclats les plus étranges captures, son nouveau livre séduit et impressionne.
Donner corps à un rêve de délivrance, sortir du trou dans lequel on tourne, foncièrement inadapté à ce monde et radicalement privé de ciel ou d’espérance. S’aérer de sa solitude et de ses angoisses, avancer, marcher, oser. « Penser par bonds de trou en trou non de tertre en château ». À corps perdu, à mots exaltés, dans l’allant et l’élan qui défait jusqu’à l’assurance de la langue. « Je dans...
La bête avant les mots
février 2005
Voyage à Bangor
de
William Olivier Desmond
2004
Lmda N°56
Sur les traces de Stephen King, dont il est l’un des traducteurs, et en reprenant le rythme de la « Divine Comédie », William Olivier Desmond plonge son lecteur dans un monde inédit. Un enchantement.
À 75 ans, William Olivier Desmond publie un presque premier roman, après une parodie de polar (L’Encombrant) sortie au Seuil en 2000. Il aura fallu près de trente ans à ce traducteur très actif (plus de 170 traductions et un large éventail de voix, de Stephen King à Robert O. Paxton) pour concevoir un texte d’une belle originalité, dans lequel on voit un motocycliste partir pour un voyage...
Hell’s angel
septembre 2004
Le Voyage souterrain de Niels Klim
de
Ludvig Holberg
Lmda N°35
Un homme tombe dans une faille et découvre un monde souterrain aux nombreuses provinces, peuplé d’êtres extraordinaires : arbres se déplaçant lentement, condamnant la rapidité d’esprit, singes ridicules et autres créatures, la surface de la terre agit comme un miroir déformant et sert l’utopie de cet auteur danois du XVIIIe siècle, connu dans son pays pour son esprit satirique. En 1741,...
Atlantide terrestre
août 2001