La rédaction Anthony Dufraisse
Articles
Paris-Alger
Comment partager un même monde ? s’interroge Yasmina Liassine dans un beau premier roman sur l’algérianité.
Avant ce superbe et subtil premier roman, Yasmina Liassine a signé deux livres sur les mathématiques voilà quelques années. Dans l’un d’eux, une anthologie parue au Mercure de France, elle présentait des textes de Descartes, Poincaré, Ionesco, Queneau ou encore Roubaud. Avec L’Oiseau des Français, elle serait plutôt en compagnie de Camus, Kateb Yacine ou Mouloud Feraoun ; car la voilà aux prises avec la plus ardue des équations, celle qui demande à exposer, faute de la résoudre, la complexe réalité de l’Algérie. Pas de chiffres dans ces pages mais une identité, la sienne, et c’est un vrai...
Les Jouisseurs de Sigolène Vinson
À ce moment-là de leur vie, Olivier et Éléonore semblent paumés mais ne se l’avouent pas encore. Paumés ensemble dans un village près de Pontarlier, non loin de la Suisse, souvent balayé par un froid sibérien, écosystème propice à la pétrification du quotidien. Paumés séparément aussi : lui, écrivain en panne d’inspiration, subtilise un pantin mécanique conçu pour l’écriture automatique,...
En pente douce
Il a plu des oiseaux morts, et tout le monde s’en fout. Des cadavres à plumes tombent du ciel, et ça n’intéresse personne. Personne, ou presque – et tout se joue dans ce presque personne : Victor Pouchet, lui, fait de ce phénomène le centre de sa jeunesse. Pourquoi les oiseaux meurent ? Les pigeons-paons de l’Oisellerie du Pont-neuf chuteront-ils un jour ? Et d’où vient qu’on se contente du...
A hauteur de l'ange de Carole Dailly
Aujourd’hui, maman est morte », écrivait Camus en ouverture de L’Étranger. Poétesse stéphanoise née en 1970, Carole Dailly n’est pas aussi directe mais c’est bien à un face-à-face avec le deuil qu’elle se livre ici, dans ce troisième recueil au Réalgar, après Héritage des silences et Brute, pas pure. Adieux sans cesse ajournés, « tentative de recueillement », la poésie de Carole Dailly se...
L’homme-machine
Écrites il y a plus de quarante ans mais oubliées dans un tiroir par leur auteur, ces « histoires d’usine » trouvent finalement leur place dans une collection baptisée « Parler debout », qui se veut « édifiante », selon le terme de l’éditeur. Édifiants, ces textes largement autobiographiques le sont. Né en 1942, longtemps ouvrier ajusteur dans l’aéronautique puis ailleurs, Yves Le Manach...