RUBRIQUE Égarés, oubliés
Les articles
Un auteur
Le philosophe floral
Saint-simonien mais romantique, ouvrier mais philosophe, l’utopiste Gabriel Gauny savait prendre le temps de poétiser la nature.
Menuisier et philosophe. Gabriel Gauny a parfaitement représenté le type de l’ouvrier fasciné par l’écriture tel qu’on en rencontre souvent. Et en particulier chez les travailleurs du bois. Comme dans le fameux tableau de Caillebotte, il travaillait à genou puisqu’il était menuisier parqueteur et partageait cette soif, cette rage d’écrire, qui nous a valu récemment la découverte étonnante dans un château de l’Isère où le revers des planchers portait les écrits cachés du menuisier de l’époque (J.-O. Boudon, Le Plancher de Joachim, histoire enfouie d’un village français, Belin, 2017)....
Digne marin
Officier dégoûté par les petitesses de ses contemporains, Olivier Diraison-Seylor se fit pamphlétaire. Puis il découvrit l’Asie….
Il aura peu vécu : Olivier Diraison-Seylor appartenait à la génération sacrifiée qui entra dans la trentaine en 1914 et n’atteint jamais la quarantaine. Une tranchée lui fut fatale qu’elle ne franchit jamais, arrêtée par une balle, un obus, des schnarpels. Olivier-Eugène-Jules Diraison, dit Diraison-Seylor - pour sailor, le marin -, aurait pu éviter la boue en ne refusant pas sa réaffectation...
Moteur à impulsion
Ernest Florian-Parmentier (1879-1951) incarne à merveille le type des chercheurs d’absolu qui tâtonnent obstinément, avec grande d’énergie.
À rapprocher d’Alcanter de Brahm, de Marcello-Fabri ou d’Alexandre Mercereau, tous fondeurs de théories « ismiques » que nous aurions bien tort de trouver cocasses ou incongrus, Ernest Florian-Parmentier aura débuté net et fort en lançant son Manifeste de l’Impulsionnisme en 1904. Né le 15 mai 1879 à Valenciennes, il avait connu une enfance « rêveuse, inventive, et d’une prodigieuse...
L’opium et la camarde
Marin, fantaisiste et opiomane, René Dalize était un plaisant poète. Apollinaire lui a dédié ses Calligrammes.
Charles Marie Edouard René Dupuy, né le 30 novembre 1879 à Paris (VIe), n’a laissé que peu de souvenirs sous cette identité. Subsiste un formulaire de déclaration de son décès, « à remplir par le corps », soit le 414e régiment d’infanterie où il était affecté, le 7 mai 1917, jour où il fut « tué à l’ennemi », à Craonne, sur le plateau de Californie, dans l’Aisne. Sous le nom de René Dalize,...
L’éditeur mystère
Émigré russe anti-tsariste puis anti-bolchevique, Jacques Povolozky fut l’éditeur efficace des avant-gardes parisiennes. Premiers éléments d’une enquête….
Dédiée aux écrivains négligés, discrets, secrets ou bien encore maltraités, la présente rubrique n’a pas été consacrée jusqu’à présent à un simple éditeur, et à un éditeur dont la bibliographie est restée vierge de toute création personnelle. Cet ostracisme, non dénué de logique, n’excluait toutefois pas que l’on suive du coin de l’œil le mouvement lent mais sûr de panthéonisation des...