auteur Bernard Comment
A propos
Comment en son phrasé
Le tout nouveau directeur de la collection « Fiction & Cie » y publie son dixième livre. Un des romans les plus stimulant de cette rentrée.
C’est d’abord une phrase, longue, zigzagante, qui glisse sans point : une nuit un homme est aux prises avec un moustique, la chaleur et la mort qu’un ami suicidaire ajoute aux deuils de sa vie. On entre dans le quatrième roman de Bernard Comment sur un tempo excitant qui ne se relâchera pas.
Le narrateur est grutier ; sa place en ce monde est dans le bleu du ciel derrière les vitres parfois gelées de sa cabine. Ses études scientifiques le destinaient à d’autres hauteurs, la mort de deux femmes aimées et ce sentiment âpre et annihilant de ne plus appartenir au monde lui ont fait choisir...
Ouvrages chroniqués

Tout passe
de
Bernard Comment
2011
Sous l’apparente banalité des jours, Bernard Comment piste le chant infini des regrets.
Une vieille dame nageant silencieusement dans une piscine au milieu de ses souvenirs. Un homme confronté à la perte d’un père qu’il n’a pas connu. Un riche veuf détruisant méthodiquement tout héritage. Un entraîneur quittant son équipe en pleine rencontre, sans crier gare. Une femme recluse en pleine montagne, noyant on ne sait quel chagrin dans l’alcool. Neuf récits, neuf instantanés composent le dernier ouvrage de Bernard Comment que son titre, Tout passe¸ place explicitement sous le signe de la mélancolie. Étrangement travaillé par le vide, morbide prémisse de notre inéluctable...
Château d’eau
de
Bernard Comment
2020
Le personnage principal de Château d’eau, c’est d’abord la Confédération suisse, et sa position centrale en Europe. C’est le Saint-Gothard, à la source de quatre fleuves « partant dans quatre directions opposées formant ainsi une croix ». En cinq nouvelles décapantes, Bernard Comment, prix Goncourt de la nouvelle en 2011, griffe le vernis de bonne conscience de nos voisins helvétiques et détourne avec sarcasme certains imaginaires surannés et mythologies nationales : élection divine, goût du secret, confiance indestructible en la monnaie, complexe insulaire et mythe de la forteresse...
Etienne Leterrier-Grimal
février 2021
Le Matricule des Anges n°220

Triptyque de l’ongle
de
Bernard Comment
2008
La mort annoncée de dix ongles d’orteils dont chacun appartient à un chômeur constitue l’exposition-performance d’un artiste que le monde s’arrache.
Le nouveau roman de Bernard Comment est une sorte de brelan d’as puisqu’il est constitué de trois monologues solitaires. Le premier est peut-être celui de cœur. Nous sommes à New York en 2007. Celle qui parle est française, chômeuse en fin de droits. Elle est exposée dans une galerie d’art. Oui, exposée. C’est qu’elle fait partie des dix figurants-chômeurs retenus pour l’exposition de l’artiste Bernard Wiewann, un Bâlois naturalisé français (londonien, ce serait-il appeler Bernard Howhy ?). L’œuvre exposée consiste en dix chômeurs pieds nus, en caleçons, chemise blanche et nœud papillon....

Florence, retours
de
Bernard Comment
Un jeune architecte revient à Florence, quelques années après un séjour de boursier. Entre ces deux voyages, la maladie.
Si le personnage de Nocturne indien de Tabucchi allait se chercher en Inde, le narrateur du roman de Bernard Comment cherche à se perdre à Florence. Ce qui, exceptée la géographie, revient peut-être au même. Hymne à la belle ville toscane, Florence, retours dresse la carte du tendre d’une époque hantée par la maladie. Grave et émouvant comme les larmes d’Elena après l’amour, le récit trouve dans l’ironie et la griffe les remèdes à une nostalgie qui jamais ne touche à...