auteur Bret Easton Ellis
A propos
Fantômes résidentiels
Nouveau ? Fabriqué ? Réussi ? Il vaut la peine de lire jusqu’au bout « Lunar Park », roman de Bret Easton Ellis et sa conscience, pour ne pas sortir de ces hésitations.
À quoi ressemblent ses histoires ? Disons que la lecture en est souvent éprouvante, Ellis s’étant fait une spécialité des descriptions cliniques et des détails dégueulasses. Le dernier exemple en date, c’était Glamorama (1998), où diverses explosions permettaient d’assister en très gros plan au démembrement des organismes de la jet-set : peu de choses encore en comparaison d’American psycho, catalogue souvent insoutenable dont chaque scène de sexe semblait préparer l’offensive d’un déchaînement horrifique (l’auteur, c’est curieux, dit lui-même éprouver des difficultés à relire certaines...
Ouvrages chroniqués
Suite(s) impériale(s)
de
Bret Easton Ellis
2010
Bret Easton Ellis signe un nouveau roman dépressif, mais l’air absent : Suite(s) impériale(s), fiction étique et pataude, prolonge pour rien ses premières amours.
Sorti en juin aux états-Unis, Imperial Bedrooms s’y est fait pas mal éreinter. Rien de tel chez nous, la critique, unanimement élogieuse, s’accommodant assez bien de la réception outre-Atlantique. C’est que les Américains sont bêtes, comme l’a récemment dévoilé un sagace lecteur du Masque et la Plume.
On peut voir les choses autrement. Non qu’il faille par principe reprocher à Bret Easton Ellis de faire du neuf avec du vieux, et de vampiriser même sa bibliographie. Dans Lunar Park (2005), il se représentait poursuivi par Patrick Bateman, le fameux tueur en série qu’il avait créé pour...
White
de
Bret Easton Ellis
2019
Avec son « essai » White, des nouvelles de Bret Easton Ellis, qui vieillit sans en faire un roman, mais croit encore à l’art de déplaire.
Difficile a priori d’y reconnaître encore un écrivain. Personne ne semble souvenir du dernier récit exténué : Suite(s) impériale(s) en 2010 ; depuis lors il s’est abonné au numérique (podcasts, webséries, tweets) ; et le bénéfice commercial de White, c’est qu’un texte d’idées saura faire du foin sans avoir à causer littérature. Un essai donc, et d’une teinte indéfinie, la critique cinéma y voisinant avec l’analyse de l’élection présidentielle ou l’écho des potins d’Hollywood, selon huit sections qui se combinent sans point de suture ni structure patente. Il arrive même qu’on ne comprenne...
Zombies
de
Bret Easton Ellis
Violence, drogue et sexe : l’univers exacerbé de Bret Easton Ellis dénonce la perte des valeurs sentimentales qui fait de nous des zombies.
Peinture des années 80 dans la bonne société de Los Angeles, Zombies annonce une fin de siècle déjantée qui verrait les sentiments humains déserter la planète. Portrait d’une génération qui ne peut même plus être perdue (il faudrait déjà qu’elle se trouve), le roman s’attache à suivre des personnages plus ou moins liés à un groupe d’amis étudiants. L’université et le surf en toile de fond, la musique très commerciale comme rythme sonore et des chapelets de marques de fringues, montres, lunettes de soleil, voitures, etc. balisent cet univers désincarné. Si les gamins de Los Angeles sont...