auteur Dulce Maria Cardoso
A propos
Comment meurt-on ?
Et si l’instant de la mort durait plus longtemps que toute une vie ? Dans son deuxième roman traduit en français, la douce Maria Cardoso fouille à pleines mains la seconde quasi éternelle d’une disparition, et affine les bases d’un « Nouveau roman » portugais porté par l’observation plus que par l’analyse. Un roman bouleversant.
(…) c’était une femme si grosse, si grosse, que quand elle tombait du lit, elle tombait des deux côtés (…) c’était une femme si grosse, si grosse, qu’elle arrivait à être à deux endroits à la fois ». C’était un monde si cruel, si cruel, qu’on la vit chercher l’amour dans la prostitution gratuite ; c’était un monde si vide d’amour qu’il lui fallut faire de sa fille unique sa pire ennemie.
C’est un monde qui marche à l’envers, si bien que la première fois qu’apparaît Violeta, elle est suspendue la tête en bas par sa ceinture de sécurité : et cette femme si grosse, si grosse, VRP en cires...
Ouvrages chroniqués
Eliete, la vie normale
de
Dulce Maria Cardoso
2020
Avec ce quatrième roman, la Portugaise Maria Dulce Cardoso filme la libération d’une femme au cœur même de son foyer. culpabilisant et haletant périple.
Il y eut Elise ou la vraie vie, roman de Claire Etcherelli paru en 1967 chez Denoël, porté à l’écran. L’actrice Marie-José Nat y incarnait un très bouleversant portrait d’ouvrière éprise d’un Algérien, à Paris, pendant les événements. Eliete, sous-titré « la vie normale », évoque un autre parcours féminin. Mais entre une vraie vie et une vie normale où se situe la différence, et quelle est-elle ? Une question d’âge, d’époque, de passion, de soif de liberté, de contrée ? Le déracinement, le fait d’être laissée pour compte, Dulce Maria Cardoso connaît. Elle fut en quelque sorte émigrée dans...
Cœurs arrachés
de
Dulce Maria Cardoso
2004
Dans un roman aux allures de polar métaphysique, la Portugaise Dulce Maria Cardoso décrit le quotidien rapiécé, les rêves ravaudés, jusqu’à la folie.
Il est des êtres englués dans leur présent, entravés par le passé, prisonniers de leur futur. Ces êtres-là, invisibles, ne portent pas de nom. Tel le héros de Cœurs arrachés, dont le titre originel Campo de sangue (Champ du sang) désigne le terrain acheté par les prêtres avec l’argent de la trahison de Judas. Du coup, le champ du sang fut utilisé comme lieu de sépulture des étrangers. Cette trahison a-t-elle engendré une malédiction ? Pas forcément, mais le nombre de citations tirées de la Bible qui parsèment cet ouvrage développe un climat lugubre, augurant d’un drame. « Car les pensées...