auteur Philippe Sollers
Ouvrages chroniqués
Une vie divine
de
Philippe Sollers
2006
Le nouveau roman de Philippe Sollers a tout de la baudruche : imposant à l’extérieur, vide à l’intérieur. Il y a quelque chose de pathétique à lire un écrivain qui n’a rien à dire.
Malgré ses 524 pages, Une vie divine se lit vite. Rien n’accroche, rien ne retient. La langue, musicale parfois, glisse comme un air de supermarché. Il s’agit pour elle de remplir l’espace du livre, se générer elle-même pour échapper au silence, se donner l’illusion d’une pensée, attendre peut-être, comme on ferait les cent pas, que quelque chose survienne qui lui donnerait un sens. Il y a quelque chose dans cette prose de l’impuissant amoureux qui prodigue mille caresses en attendant, dévotement, qu’une érection ait lieu.
Il y aurait pourtant un projet : faire une sorte de biographie...
Vision à New York
de
Philippe Sollers
Capable de parler brillamment de tout, Philippe Sollers montre qu’il sait aussi ne rien dire en se montrant bavard. Reste l’excitation du savoir.
L’histoire s’écrit toujours par les vainqueurs. Fort de ce principe et peu enclin à attendre le jugement du temps, Philippe Sollers sait s’entourer d’hagiographes. Soucieux, semble-t-il, d’imposer la pérennité de ses écrits et de sa figure, le bonhomme qui jouit de responsabilités chez Gallimard ne rechigne pas à ce que paraissent régulièrement des ouvrages à sa gloire. Comment, en effet, ne pas voir dans ce Vision à New York un socle supplémentaire apporté à la statue du commandeur (génie du titre : remplacez New York par Romorantin, par exemple, et bien ça ne fonctionne pas) ? Et...