auteur Richard Russo
A propos
Richard Russo, le sentiment géographique
C’est après avoir définitivement quitté sa ville natale que celle-ci s’est invitée dans le désir d’écriture du romancier américain. La ville et ses habitants dont celles et ceux qui furent sa famille.
Depuis près de quarante ans, l’écrivain américain Richard Russo semble honorer un rendez-vous qu’il aurait promis à ses lecteurs à chaque sortie d’un de ses romans. Bien que ses livres puissent se lire indépendamment de ceux qui les ont précédés, le scénariste de la mini-saison Empire Falls semble à chaque fois reprendre le fil d’une fiction inaugurée dès son premier roman Mohawk (publié outre-Atlantique en 1986). Ce ne sont presque jamais les mêmes histoires, pas les mêmes personnages, pas le même décor, mais c’est toujours le même monde dans lequel l’écrivain nous invite, comme si...
Les héritiers
Troisième volet de la trilogie de North Bath, le nouveau roman de Richard Russo interroge la notion de transmission au sein de la famille, de la communauté, de l’Histoire.
La ville de North Bath, décor d’Un homme presque parfait et d’À malin, malin et demi vient de se faire annexer par la ville voisine de Schuyler Springs. Résultat d’une paupérisation de la cité industrielle minée par la mondialisation face à l’émergence d’une bourgade résolument plus moderne, cette absorption symbolise le passage d’un monde à un autre. C’est à North Bath que Peter, professeur...
La fiction enracinée dans le réel
Parlant de ses personnages comme des compagnons dont la fréquentation lui plaît, Richard Russo fait l’éloge d’un art du conteur qui s’appuierait sur un réalisme du quotidien. Pour écrire à hauteur d’homme.
On aurait aimé prendre l’avion et débarquer à l’aéroport d’Albany, louer une vieille voiture rouillée et filer voir la bourgade de Gloversville au nord des monts Adirondaks, faire d’abord un écart pour visiter la vallée de la Mohawk et s’arrêter à Helwig Street à Gloversville où Richard Russo vécut son enfance avec sa mère et ses grands-parents maternels comme il le raconte dans Ailleurs. On...
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Ouvrages chroniqués
Retour à Martha’s Vineyard
de
Richard Russo
2020
Avec Retour à Martha’s Vineyard, Richard Russo confirme qu’il est une voix majeure de la littérature américaine. Maître dans l’art de narrer, l’écrivain insuffle une profonde humanité à ses personnages.
S’ils étaient des vins, les romans de Richard Russo seraient classés du côté des plus belles appellations. Profonds, amples, fluides et sans défauts ils semblent issus d’une tradition romanesque à laquelle le Vieux Continent a contribué. Si l’artisan est bon et connaît son métier (il a longtemps enseigné la littérature à l’université), il ne met pas son savoir-faire au service du marché des best-sellers. Comme l’était avant lui Le Déclin de l’empire Whiting (prix Pulitzer 2002) par exemple, Retour à Martha’s Vineyard ne tient pas seulement sur une intrigue (formidablement déroulée) mais...

Le Déclin de l’empire Whiting
de
Richard Russo
2004
Richard Russo, en portraiturant une ville du Maine, confesse l’Amérique contemporaine. Son roman fait entendre la note ultime de l’implacable déterminisme. Un choc.
Bon sang, le prix Pulitzer 2002 vous secoue durablement. Pourtant, à première vue ses six cents pages déroulent une fiction sans invention stylistique notable, selon une linéarité à peine perturbée par quelques retours en arrière. Le réalisme affiché nous met en terre connue et le Maine, ici, ressemble presque à quelques départements français où l’existence épouse la vie des bistrots et d’une économie sinistrée.
Ici, c’est Empire Falls, une ville qui fut industrielle et reste aux mains de la dynastie des Whiting où règne une malédiction : tous les hommes de la famille éprouvent, assez...