auteur Sébastien Brebel
Ouvrages chroniqués
L' Appartement
de
Sébastien Brebel
2023
Décidément, on le verrait bien dans la Série Noire. Sébastien Brebel s’entête à ne vouloir s’adonner ni au thriller ni au polar. Il y ferait pourtant des merveilles, à n’en pas douter, lui qui excelle, en mi-Cronenberg mi-Chabrol de l’écrit, à installer des atmosphères aussi pesantes qu’intrigantes. Flirtant avec le fantastique, son sixième roman, comme tous les précédents parus chez P.O.L, ne fait pas exception. Comme dans celui d’avant Erre, Erre, on y retrouve un frère, le narrateur, et une sœur, quasi reclus volontaires dans un appartement qui, quoique haussmannien et très spacieux,...
Erre, erre
de
Sébastien Brebel
2021
Un homme, qui séjourne dans un village après un accident, perd peu à peu ses repères. Erre, erre, jusqu’au vertige.
Sébastien Brebel, c’est cinq livres en vingt ans : Place forte, Le Fauteuil de Bacon, Villa Bunker, La Baie vitrée et aujourd’hui Erre, erre, tous chez P.O.L. Leur point commun : ils cultivent souvent une inquiétante étrangeté, et celui-ci particulièrement, dont le titre fait écho aux paroles d’une chanson de Bashung. Dans cette histoire d’un homme – le narrateur – qui semble fuir quelque chose, tout se fait opaque, tend à l’indécision. Les personnages, à commencer par Léo, le protagoniste, paraissent le plus souvent déphasés, dans l’évitement. Le décor – un village du nom de « Morne » –...
La Baie vitrée
de
Sébastien Brebel
2013
Elles auraient entre 26 et 74 ans, seraient à la fois fortes et au bord du gouffre, démunies et perverses, à Dunkerque et dans un train, sur un banc et au fond d’une baignoire, invitées et en effraction, suicidaires et volontaires. Les quatorze femmes dont Sébastien Brebel fait le foyer (au sens photographique) de ses nouvelles pourraient n’en constituer qu’une seule. Par quelque bout qu’on la prenne, l’existence ténue de ces « personnages » nous échappe. Et pour cause : le conditionnel, le futur incertain et le douteux présent de l’indicatif, le principe de contradiction et les multiples...
Villa bunker
de
Sébastien Brebel
2009
Le troisième roman de Sébastien Brebel raconte le délitement des êtres et la fragilité de la mémoire, à travers l’impossible construction d’un chez-soi.
Prenez un lieu familier, simple, comme une maison. Videz-le de toute substance et de tout réalisme. Peuplez-le de cauchemars vagues et d’objets insolites, rappelant lointainement un passé, individuel ou collectif. Faites en sorte qu’il ressemble autant à une villa qu’à un bunker, qu’il soit indescriptible, et en même temps terriblement présent.
Villa Bunker est la chronique de cette anamorphose. Comme les deux précédents livres de Sébastien Brebel, Place forte et Fauteuil de Bacon, un conte du naufrage et du frêle désastre, de l’envoûtement et de la dépossession de soi. Dans L’Écume des...
Le Fauteuil de Bacon
de
Sébastien Brebel
2007
Le deuxième roman de Sébastien Brebel est aussi étrange, prégnant que prenant. Récit d’un face-à-face, où l’écriture se joue d’elle-même.
De quel Bacon s’agit-il ici ? De Francis. Mais lequel, le philosophe ou le peintre ? Il s’agit du peintre, on va voir pourquoi. Le fauteuil dont il est ici question n’est guère plus qu’un fauteuil à accoudoirs. Celui qui l’occupe, en revanche, lui est un peu spécial ; étrange personnage que ce dénommé Sauvage, et du reste bien nommé. L’homme vit en effet reclus chez lui, retranché au milieu des livres s’écroulant, « semblant ne faire qu’un avec son fauteuil ». « Hiératique et figé » sur son siège, il fait penser à ce pape, Innocent X, que Francis Bacon avait représenté, souvenez-vous,...
Place forte
de
Sébastien Brebel
Sur les traces de Thomas Bernhard, Sébastien Brebel livre un texte étrange et nourrissant, celui d’aventures intérieures poussées à leur destruction. Où la force de la pensée aboutit au désastre.
Tout commence avec un notaire, qui se qualifie lui-même de « notaire déchu », et qui, inlassablement, sillonne seul au volant de sa voiture les départementales du Maine-et-Loire, à la recherche de la première phrase de ce qui devrait être ce qu’il appelle son « anti-testament ». De cette première phrase devraient découler toutes les autres, pour aboutir à un document incompréhensible par quiconque. Lorsqu’il lui semble tenir enfin cette phrase, le notaire s’arrête dans le premier hôtel venu pour la noter, mais c’est toujours trop tard ; la phrase n’est pas la bonne, ou alors les termes...