La rédaction Yves Le Gall
Articles
L'art de la guerre
Premier roman de Hamish Clayton, Wulf dresse le portrait saisissant d’un grand chef maori. Entre mythe et réalité.
Dans les années 1830, L’Elizabeth, navire marchand britannique vogue le long des côtes néo-zélandaises afin d’échanger avec les populations indigènes des mousquets contre du lin. À son bord, chaque nuit une cabine reste éclairée. Des marins s’y réunissent pour écouter l’un d’entre eux, Cowell, qui a déjà eu de contacts avec les tribus locales et connaît leur langue. C’est un conteur fantastique qui leur parle d’un grand chef maori du nom de Te Rop’raha : « Il est le grand Loup d’une terre qui n’a jamais vu de loup (…). Il est l’orage et le vent du pays ». Wulf est un texte au souffle...
Illusions techniques
L’écrivain suédois Jan Guillou revisite le siècle dernier à travers des bâtisseurs du bout du monde. Une saga pour l’été.
L’ambition de Jan Guillou peut sembler démesurée : brosser l’histoire de l’Europe du XXe siècle en une vaste fresque romanesque, non pas en racontant des événements historiques mais en nous les faisant vivre. Il l’explique lui-même : « En suivant les péripéties de mes héros à travers l’Europe du XXe siècle, nous ne pouvons qu’être confrontés aux questions centrales posées par la littérature....
Le Grand Dépotoir de Eugen Barbu
Une petite communauté de chiffonniers vivant dans les bidonvilles des faubourgs de Bucarest tirent leurs subsistances des détritus qu’ils trient et récupèrent. Ils se sont regroupés autour d’une décharge immense qu’alimente un flux incessant de carrioles d‘ordures. Groapa, publié en 1957 et traduit sous le titre Le Grand Dépotoir, roman le plus connu de l’écrivain roumain Eugen Barbu,...
Le Crépuscule des fourmis de Zaven Biberian
Paru en 1970 sous forme de feuilleton dans Jamanak, un quotidien arménien, Le Crépuscule des fourmis est le récit du retour à Istanbul d’un jeune Arménien au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Récemment libéré de ses obligations militaires, Barèd se soucie assez peu de ses origines, et trente ans après le génocide arménien, il souhaite simplement s’intégrer à la société turque.
Mais...
Ombre au tableau
D’un huis clos familial sombre et pesant, Louise Erdrich conduit son récit vers un dénouement déconcertant et épiphanique.
Tu ne peux peux pas dire que notre vie, notre famille ne sont pas un putain de miracle. » C’est ainsi que Gil exprime sa satisfaction de former avec sa femme Irene ce qu’il faut bien considérer comme un couple banal d’Américains plutôt aisés. Ils se distinguent néanmoins par leurs ascendances indiennes, enfin Irene plus que Gil, qui n’est indien que pour un quart. Gil est peintre, Irene...