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Cours, camarade…
Lmda N°251 L’agit-prop, des luttes, l’arnaque aux banques, la clandestinité : Allèssi Dell’Umbria retrace l’épopée urbaine d’Os Cangaceiros.
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Domaine étranger La défense Nabokov La réception de Lolita, vue par sa femme Véra. Si l’expression « l’arbre qui cache la forêt » a bien un sens, nul doute qu’elle s’applique à Vladimir Nabokov (1899-1977). Entre scandale, censure à l’encontre d’un volume confidentiel d’abord publié en anglais à Paris en 1955, chez un éditeur plus que suspect de pornographie sous le manteau – Maurice Girodias – puis devenu best-seller stratosphérique, tout conspire à faire de Lolita le roman emblématique de son auteur, auquel un Cahier de...
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Domaine français Mémorable filiation Un hommage musical et touchant, dans une langue d’une grande intensité poétique, au défunt grand-père, personnage haut en couleur. Une dernière visite pour inventaire dans ce qui fut la maison, désormais en vente, d’un grand-père disparu, Wilfrid, personnage aussi attachant qu’excentrique et vitupérant, bref un échalas « colérique à souhait », ce qu’en bon français on qualifie de « soupe au lait ». Voilà qui est l’occasion pour Érik Bullot, dans ce livre initialement publié en 1996 (Deyrolle éditeur), de faire de celui-ci, champion d’un « désordre savamment orchestré »...
Chronique
En grande surface
En grande surface
par Pierre Mondot
Verre paradis
La libraire du bourg a reçu un exemplaire de l’ouvrage en exclusivité, début août. Elle l’a aimé et consent à le prêter à condition que ce partage demeure confidentiel. Pas un mot sur le livre avant sa sortie officielle : si cette faveur venait aux oreilles de l’éditeur, elle en prendrait pour son matricule (clin d’œil appuyé). Juré. On lira Panorama, le dernier roman de Lilia Hassaine en loucedé. Et craché, on n’en parlera à personne.
Jusqu’à l’an passé, la jeune femme animait une chronique dans l’émission Quotidien sur la chaîne TMC. Sa mission consistait à « décrypter » l’actualité et...
Le Matricule des Anges n°246
un auteur
Mireille Gagné
Chronique
Traduction
Traduction
Anatole Pons-Reumaux*
Les Fils de Shifty, de Chris Offutt
Sept mille kilomètres séparent la province de Coni du comté de Rowan. Pourtant, les langhe italiennes et les Appalaches du Kentucky partagent une langue commune : le silence. De Cesare Pavese à Chris Offutt, la littérature des collines, à l’abri de la rumeur du monde, a peut-être ceci d’universel qu’elle s’écrit dans une grammaire concise à l’extrême, rétive au mot de trop. Chez les « gens des collines » – titre du premier opus de la saga Mick Hardin dont Les Fils de Shifty est la suite – on converse de préférence en se passant de mots. Mick, militaire au repos dans son pays natal, ne...
Le Matricule des Anges n°249
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Domaine étranger « Une fille ne peut pas devenir poète » Parution du premier tome des mémoires poétiques de la danoise Tove Ditlevsen dans lequel l’œuvre à venir et l’enfance se reflètent l’une l’autre. Tove Ditlevsen s’émouvait de toutes choses à condition de les percevoir par « des voies détournées ». Les faits, « rigides et fixes comme les réverbères dans la rue », ne l’intéressaient pas et on les chercherait en vain dans son autobiographie, exempte de dates et de bornes. Malgré la misère de son milieu d’origine, malgré ses relations tumultueuses avec quatre maris et trois enfants, malgré ses addictions, Tove Ditlevsen aura écrit une...
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Poésie Désenvenimer l'inacceptable À travers sursauts et scissures, dissonances et tâtonnements inquiets, la poésie d’André Frénaud (1907-1993) met en scène l’expérience ontologique. Une anthologie de ses poèmes longs nous donne l’occasion de la(re)découvrir. Moins répandue que celle d’un René Char ou d’un Henri Michaux, la poésie d’André Frénaud, né à Montceau-les-Mines, en 1907, ne se livre pas d’emblée. Pudique et rigoureusement syntaxée, elle est celle d’un grand mâcheur de mots qui fait entendre une vérité d’existence sous la vérité d’écriture. Entré tard en poésie, à 34 ans, retour de captivité, avec Les Rois mages, André Frénaud a une vision tragique de l’homme. Isolé au cœur de...
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Histoire littéraire Yourcenar, en toutes lettres Passionnant pour tous ceux qui s’intéressent au métier d’écrivain ou goûtent la cuisine de l’édition, ce nouveau tome de sa correspondance montre aussi comment l’auteure participe à la construction de son œuvre. Couvrant les années 1968-1970, ce cinquième volume de correspondance témoigne de la façon dont Marguerite Yourcenar contrôle l’interprétation et la publication de ses textes et balise le territoire de sa pensée. Les échanges de l’année 1968 s’organisent autour de la parution de L’Œuvre au noir, préparatifs et diffusion, tandis que ceux des deux années suivantes portent sur la réception du livre et les interactions qu’il a suscitées avec les...
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Théâtre Un opéra tout neuf L’œuvre culte de Bertolt Brecht, nouvellement traduite, bénéficie d’un remarquable travail éditorial. L’Arche, la maison d’édition qui veille historiquement sur les œuvres de Bertolt Brecht, poursuit avec constance et intelligence son travail autour des textes du grand dramaturge allemand. Après avoir publié en romans graphiques Histoires de monsieur Keuner et La Résistible Ascension d’Arturo Ui, elle entreprend cette fois de nous faire redécouvrir son œuvre la plus célèbre, L’opéra de quat’sous à travers une très belle édition critique. En...
Intemporels
par Didier Garcia
Violette Leduc, sans pudeur
Dans La Bâtarde, confession autobiographique d’une formidable densité, l’écrivaine évoque ses amours homosexuelles et ses amitiés littéraires.
En soi, l’incipit de Violette Leduc n’a rien d’engageant : « Mon cas n’est pas unique : j’ai peur de mourir et je suis navrée d’être au monde. » On s’attend donc à de la plainte, ce à quoi Simone de Beauvoir, dans sa préface dithyrambique, a d’emblée prévenu le lecteur. Fort heureusement, il n’en sera rien. Bien sûr, en peignant sa vie de son enfance jusqu’à l’entrée des Alliés dans Paris, les occasions de se plaindre ne manquent pas (de son physique notamment, qui ne trouve jamais grâce à ses yeux). Mais elles sont noyées sous le reste. Transfigurées par l’écriture. Épongées par les...
Le Matricule des Anges n°200