La quarantaine est pour Camille un passage difficile dans sa vie désœuvrée et feutrée de bourgeoise parisienne sans enfants, mais avec un mari indifférent. Vincent, étudiant, jeune et beau, va ranimer cette femme trop tôt éteinte aux passions…« Leurs yeux se rencontrèrent » : le motif est de Flaubert (L’éducation Sentimentale), et il est magnifique, même s’il se situe dans un champ romanesque totalement balisé. Catherine Rey part ainsi de cet éblouissement de la « rencontre » pour lancer son héroïne dans une longue errance dans l’incertitude des sentiments, l’attisement des désirs frustrés, la renaissance de l’être, le désespoir et autres clichés d’une littérature qui, de romanesque est devenue -hélas- tout bêtement sentimentale. On frôle dangereusement l’Harlequin de base dynamisé par quelques tics pseudo-modernistes de l’espèce la plus meurtrière : l’écriture « tripe féminine ». Et quand on lit (entre autres) une phrase comme « nous brûlions encore de la gifle de notre premier regard », on est désespéré, vraiment désespéré.
Le Temps qu’il fait
136 pages, 85 FF
Domaine français Les Jours heureux
juin 1995 | Le Matricule des Anges n°12
| par
Michèle Weinberger
Un livre
Les Jours heureux
Par
Michèle Weinberger
Le Matricule des Anges n°12
, juin 1995.