Dans une courte préface, Stéphan Lévy Kuentz met un point d’honneur à rapprocher Théodore Kœnig des surréalistes… Il semble bien en effet que l’ancien fondateur de la revue Phantomas ait gardé du surréalisme le goût de la trouvaille : « Ni bu, ni connu », « Il n’y a pas de fumiste sans fumée », « Le tatillon titille à tâtons », « plus on est de vous, moins on rit » ! Avec autant de finesse, il ne lui reste guère que la cour d’un collège pour briller…
Mais il y a plus grave ! L’Aphorismose s’avère d’abord un livre dangereux, avec des pointes beaucoup moins drôles que celles de La Belgique déshabillée de Baudelaire : « Les Belges sont des tourneurs en rond », « La contrariété d’être se lit sur le visage de beaucoup de Japonais » ; ensuite, le livre des vérités vraies - « L’ACTION d’écrire constitue un geste intellectuel » - qui ose enfin poser la question essentielle, celle que personne n’osait plus poser en ces temps de crise planétaire : « Vaut-il mieux être mauve de faim que fauve demain ? »… Le titre l’indique assez clairement : Kœnig a l’aphorisme malade.
La Différence
124 pages, 88 FF
Domaine français L’Aphorismose
septembre 1995 | Le Matricule des Anges n°13
| par
Didier Garcia
Un livre
L’Aphorismose
Par
Didier Garcia
Le Matricule des Anges n°13
, septembre 1995.