Françoise, jeune femme de 31 ans était destinée à quitter la ferme de ses parents, à s’affranchir du monde de la terre, à faire des études, devenir une femme libre, une femme de la ville. À Montpellier, elle a rencontré un étudiant marocain dont elle a eu deux enfants. Un matin, elle le quitte, sans raison apparente. Avec les enfants, elle revient vivre chez ses parents. Maintenant, elle est caissière dans une supérette, près d’un lac qui ne vit que l’été grâce aux touristes hollandais. Françoise est étrangère à ce monde, au monde en général et peut-être d’abord à elle-même. « On se perd parfois dans sa vie, on cherche et il n’y a pas de lumière, on pense, tu vas bien avoir un peu de chance un jour, quelque chose va t’attraper et soudain il n’y aura plus d’illusions, seule la maîtrise de ton destin. » Ce premier roman est découpé en 349 séquences sèches, incisives qui s’amoncellent, se recoupent, formant peu à peu une histoire. L’Été du chien est un premier roman très abouti, dur, lucide et sensible sur la perte de l’identité, la non-maîtrise des destinées, le non-être, le non-amour, à moins qu’il ne s’agisse d’un amour si grand qu’il en demeure incompréhensible aux hommes.
L’Arpenteur
209 pages. 85 FF
Domaine français l’Eté du chien
juin 1996 | Le Matricule des Anges n°16
| par
Dominique Aussenac
Un livre
l’Eté du chien
Par
Dominique Aussenac
Le Matricule des Anges n°16
, juin 1996.