Entre le bonheur bleu de l’enfance et la poussière d’une vie qui s’effondre, Jacques Izoard sème comme des petits cailloux ses courts poèmes -de quatre à dix vers- pour retrouver le chemin dans un paysage en ruine. Et peut-être aussi pour comprendre comment il s’est perdu, même si se perdre est le destin de tous ceux qui vivent : « Tout fut sans issue. »
Le propos, né du désespoir, livre aussi la formule de son dépassement ; car les mots, avec leur secrète et invincible justice, recèlent la promesse d’une nouvelle naissance : « Retrouve enfin le souffle/ et meut les paroles./ Elles coloreront tes lèvres./ Elles afflueront/ vers l’enfance à dos d’âne/ et la périssoire à faucon. »
Alors seulement, grâce au pouvoir vital de l’écriture, peut survenir la réconciliation avec le réel et avec soi-même : « Nous aimerons nos ongles, nos souffles./ Et nous conserverons le cœur/ pour d’autres aventures. »
La Différence
180 pages, 98 FF
Poésie Le Bleu et la poussière
janvier 1999 | Le Matricule des Anges n°25
| par
Christian Molinier
Un livre
Le Bleu et la poussière
Par
Christian Molinier
Le Matricule des Anges n°25
, janvier 1999.