Il fut un temps où, confrontés au péril brun, les intellectuels autrichiens ne se contentaient pas de signer des pétitions, mais se suicidaient bel et bien en manière de protestation. Tout comme Ernst Weiss, Stefan Zweig se donna ainsi la mort en 1942 plutôt que de voir les nouveaux maîtres de l’Allemagne faire une croix sur « le monde d’hier » -pour reprendre le titre de son autobiographie. Parue à titre posthume l’année suivante, la présente nouvelle (ici abusivement qualifiée de roman) possède la sécheresse d’un testament et la rigueur d’une parabole. Devenue un véritable classique, cette histoire de résurrection et de perdition par les échecs d’une victime du nazisme révèle cependant de nouvelles et troublantes significations à chaque relecture. Comme si, à la manière des trente-deux pièces d’un échiquier, les vingt-six lettres de l’alphabet ne rejouaient jamais la même partie.
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Traduction anonyme
120 pages, 50 FF
Domaine étranger Le Joueur d’échecs
mars 2000 | Le Matricule des Anges n°30
| par
Eric Naulleau
Un livre
Le Joueur d’échecs
Par
Eric Naulleau
Le Matricule des Anges n°30
, mars 2000.