À l’exploration des corps et des nuits, Jean-Claude Tardif livre un recueil débordant de sensualité. Sept parties forment l’ouvrage, un peu comme les sept nuits d’une semaine, où l’on partirait d’abord à la rencontre de l’autre. Les gestes jusqu’au silence, la répétition du mouvement, offrent un jeu d’images sans sombrer dans les clichés : « nuitamment/ l’odeur des mots que l’on serre/ dans la bouche/ de l’autre/ avec les noeuds/ du silence ». Le poète choisit l’économie des mots, l’éclatement des vers sur la page. C’est la recherche d’une signification donnée à la nuit, « annonciatrice » d’un partage dans l’espace et le temps. On sent la montée du désir avec une sorte de retenue jusqu’à la question finale : « Peut-on parler des orgasmes de l’aube ? » Ces poèmes sur l’amour physique délimités par l’étendue nocturne s’exposent aux regards du lecteur faisant de celui-ci un voyeur consentant. Jean-Claude Tardif nous donne une autre approche de la beauté de la chair, sans fausse pudeur, tout simplement.
Nuitamment
Jean-Claude Tardif
Cadex
53 pages, 9,91 euros
Poésie Nuitamment
juin 2002 | Le Matricule des Anges n°39
| par
Stéphane Branger
Un livre
Nuitamment
Par
Stéphane Branger
Le Matricule des Anges n°39
, juin 2002.