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Histoire littéraire Rousseau charmé

janvier 2004 | Le Matricule des Anges n°49 | par Pascal Paillardet

De 1736 à 1742, Jean-Jacques séjourna dans la maison des Charmettes, en Savoie. Dans cette demeure champêtre, il se voua à l’amour de Mme de Warens et au plaisir de la botanique.

Elle se dévoile dans l’essoufflement des dernières ruelles de Chambéry. Dans l’épuisement d’une voûte d’arbres, coulée d’ombre et de fraîcheur qui renonce au seuil de cette demeure sobre et massive. La lenteur de l’approche est propice à la rêverie littéraire. La maison des Charmettes, cette parcelle d’un « court bonheur », est d’un abord nonchalant. En 1735, lorsqu’il séjourna pour la première fois dans ce lieu-dit, le Genevois n’était encore qu’un « petit chat » de 23 ans qui goûtait aux caresses de sa maîtresse, Mme Warens, de douze ans son aînée. Une femme à « l’air tendre », rencontrée à Annecy, un dimanche des Rameaux en 1728, et surnommée « Maman » par Rousseau. De 1736 à 1742, l’année de la séparation, la douce au « visage pétri de grâces » loua avec fidélité la bâtisse, et pareillement son amant, avec toutefois moins de constance…
Aux Charmettes, terre de Monsieur de Conzié, Jean-Jacques Rousseau succomba à la douceur de l’hospitalité. « Je me levais avec le soleil, et j’étais heureux ; je voyais Maman, et j’étais heureux ; je la quittais, et j’étais heureux ; je parcourais les bois, les coteaux, j’errais dans les vallons, je lisais, j’étais oisif, je travaillais au jardin, je cueillais les fruits, j’aidais au ménage, et le bonheur me suivait partout », écrivit Rousseau dans les Confessions. Il s’abandonna à l’amour, aux bonheurs de la musique il élabora un système de notation musicale et aux ravissements de la botanique. Achetée en 1810 par Georges-Marie Raymond, la maison fut classée monument historique en 1905, et le domaine vendu à la municipalité de Chambéry. Restaurés et réaménagés, les lieux restituent la quiétude de Jean-Jacques Rousseau lors de ces séjours « du bonheur et de l’innocence ». Un vignoble, quelque 80 espèces de plantes médicinales ou potagères, connus ou méconnues (l’aigremoine, la balsamine, la bourrache…) ressuscitent le sanctuaire champêtre.
Visité par Lamartine (1811 et 1815), Stendhal (1837) ou George Sand (1861), ce lieu de pèlerinage ne cesse aujourd’hui de divulguer ses paisibles enchantements. Au fil de la balade, le salon de musique, la salle commune, l’oratoire, les chambres de Jean-Jacques Rousseau et de Mme de Warens accueillent le flâneur. Deux tables de nuit et deux tables de jeu sont exposées. Le souvenir du jeune homme emplit cette bâtisse à l’atmosphère envoûtante. Et même si elle obéit avant tout à la reconstitution historique, cette persuasive évocation fascine le promeneur. « Mais par quel mystère étrange et unique, cet assemblage de pierres et de plantes parle-t-il au cœur comme un visage d’homme ? », s’interrogea l’historien Pierre Lanfrey. La réponse se dissimule sans doute entre ces murs des Charmettes qui retiennent à jamais une nostalgie de l’Eden…

Musée des Charmettes/Maison de Jean-Jacques Rousseau, chemin des Charmettes 73000 Chambéry rens. 04.79.33.39.44.

À découvrir également : le Musée Jean-Jacques Rousseau de Montmorency, dans le Val-d’Oise, où il vécut de 1756 à 1762 4, rue du Mont-Louis 95160 Montmorency rens. 01.39.64.80.13.

Rousseau charmé Par Pascal Paillardet
Le Matricule des Anges n°49 , janvier 2004.
LMDA PDF n°49
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