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Domaine étranger Vivre cette vie

septembre 2005 | Le Matricule des Anges n°66 | par Thierry Cecille

Seule la mer

Le roman, omnivore et presque omniscient, est sujet aux métamorphoses incessantes c’est un des leitmotivs des essais de Kundera. En voici une nouvelle preuve avec ce roman-poème, ou poème-roman, d’Amos Oz : en effet, c’est à une succession de poèmes en vers libres, « voire en rimes quelquefois », rompue irrégulièrement par le recours à la prose, que le romancier confie cette histoire quotidienne, émouvante et belle. Albert Danon, sexagénaire, comptable à Tel-Aviv à l’époque de Rabin et Peres, perd sa femme Nadia tous deux, on l’apprendra, étaient des immigrés, venus des Balkans, donc rescapés de la Shoah (qui demeurera cependant, c’est remarquable, tue) et héberge quelque temps la petite amie de son fils, parti, à la recherche de lui-même, vers le lointain Tibet. Autour d’eux s’agitent, espèrent ou se plaignent, d’autres humains, eux aussi fragiles, victimes du deuil ou de la perte, ou gonflés de désir et d’ambition. Le « narrateur fictif », double reconnaissable d’Amos Oz, vient se mêler à eux, les regarder vivre, avant que de retrouver sa page blanche et sa propre solitude de créateur. Flottent également, çà et là, des ombres fugaces ou plus insistantes, avec leurs mots murmurés, entêtants refrains : Job, David, le pessimiste Ecclésiaste ou les juvéniles amoureux du Cantique des Cantiques. Rien n’est ici prétexte, rien n’est de trop, ni cette intertextualité contrôlée, ni le choix de la forme poétique : c’est qu’il s’agit de rendre compte de cette vie qui est nôtre et que nous ne savons pas toujours aimer comme il le faudrait. Elle est là, devant nous, s’offrant et se retirant, comme la mer, « quelque chose de vulgaire, quelque chose de tendre, quelque chose de pénétrant / et de lointain… »

Seule la mer d’Amos Oz - Traduit de l’hébreu par Sylvie Cohen, Folio, 259 pages, 5,30

Vivre cette vie Par Thierry Cecille
Le Matricule des Anges n°66 , septembre 2005.