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Domaine français Le droit de dire

février 2024 | Le Matricule des Anges n°250 | par Anthony Dufraisse

Assignée au tribunal pour atteinte à la vie privée. Virginie Linhart n’est pas la première et elle ne sera probablement pas la dernière à avoir dû passer par la case justice pour faire paraître un livre. En l’occurrence il s’agit de L’Effet maternel, sorti en 2020, qui précède celui-ci. Pas la première, non ; qu’on se rappelle seulement les plus ou moins récentes et médiatisées affaires concernant Simon Liberati ou Emmanuel Carrère. Dans le cas de Virginie Linhart, la partie adverse réunit, faisant bloc contre elle, sa mère et le père de sa fille aînée. « De quel droit peut-on m’interdire d’écrire ma propre histoire ? Quelle limite ai-je franchie qui autorise à me traîner en justice ? », s’interroge celle qui rappelons-le travaille, dans ses documentaires comme dans ses autres livres (Le Jour où mon père s’est tu, Volontaires pour l’usine. Vies d’établis 1967-1977, La Vie après), tout un matériel (auto)biographique sur fond d’histoire collective. Ce face-à-face judiciaire soulève donc avec pertinence nombre de questions personnelles et littéraires. Opposée à sa mère et à son ex-compagnon, Virginie Linhart expose l’envers du décor psychologique dans lequel cette « sale affaire » la plonge. Une « épreuve », une « confrontation », un « bourbier », qui la ronge : « Cette histoire-là je ne l’ai lue nulle part : une mère qui attaque sa fille en justice en pactisant avec l’homme qui l’a le plus fait souffrir et dont elle a un enfant. » C’est précisément cette relation triangulaire placée sous le signe du contentieux qui rend intéressant le questionnement, concentrique, des fondations de tout récit de soi. Linhart regarde cette dantesque « traversée judiciaire » et sa trajectoire de femme avec une lucidité acide. Si elle remporte son procès, elle n’en paye pas moins, émotionnellement parlant, un lourd tribut au tribunal. Cette procédure aura au moins eu le mérite, si l’on peut dire, de faire naître ce pénétrant récit qui a tout de la mise en abyme.

Anthony Dufraisse

Une sale affaire
Virginie Linhart
Flammarion, 224 pages, 21

Le droit de dire Par Anthony Dufraisse
Le Matricule des Anges n°250 , février 2024.
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