éditions POL
A propos
P.O.L. : la petite fabrique de littérature
En onze ans, P.O.L. est devenu un laboratoire incontournable pour le renouvellement des Lettres. Sans pour autant revendiquer un quelconque label. Chez P.O.L., la curiosité et le risque semblent être des investissements productifs.
Ma vision de l’édition s’est ouverte et en même temps précisée. Je sais maintenant que la frontière ne se situe pas entre les livres difficiles et ceux qui s’adressent au plus grand nombre, mais entre les bons et les mauvais livres. » Ces propos de Paul Otchakovsky-Laurens, publiés en novembre 1982 par Livres hebdo, le directeur des éditions P.O.L. est prêt à les signer aujourd’hui encore. Car ils ne forment pas une boutade : pour preuve, la concomitance sous la couverture blanche d’auteurs comme René Belletto, Danielle Sallenave, Hubert Lucot ou Olivier Cadiot. Pour preuve encore, le...
Une écoute attentive
En 11 ans, P.O.L. a publié une vingtaine d’ouvrages dont les manuscrits sont arrivés par La Poste. Aujourd’hui ce sont près de deux mille envois par an qui arrivent 8, Villa d’Alésia dans le 14e. Chaque manuscrit est, dès réception, répertorié sur le réseau informatique de la maison. Grâce à un logiciel efficace, le nom et l’adresse de l’envoyeur, le genre de l’ouvrage (de roman à projet...
Ouvrages chroniqués
Navet, linge, œil-de-vieux TI, II, III
de
Jacques Jouet
Lmda N°26
Pendant quatre ans, Jacques Jouet s’est donné pour contrainte d’écrire un poème par jour sur le navet. Ce journal de l’oulipien en jeune (puis moins jeune) légume se lit comme l’étrange inventaire d’un quotidien inattendu.
En tout, donc, 938 pages qu’on attaque avec circonspection, mais non sans curiosité. Avec une sympathie certaine pour l’ampleur loufoque du projet. Et une admiration pour le poète qui pendant quatre ans ne s’est pour ainsi dire plus séparé de son navet.
Reprenons. Depuis le 1er avril 1992, Jacques Jouet écrit chaque jour un poème. Navet, linge, œil-de-vieux représente les quatre premières...
De la lumière pour les navets
mai 1999
Ni toi ni moi
de
Camille Laurens
2006
Lmda N°77
Dans la tradition pétrarquiste, l’innamoramento désigne l’instant où la flèche d’amour frappe les amoureux, faisant naître ce « bonheur mêlé d’inquiétude parce qu’on ignore si ce sentiment est partagé » chanté par Alberoni. Jankélévitch parle quant à lui du « premier baiser, la rencontre primultime » mouvement du « doute éternel » qui laisse entrevoir la fin de l’idylle. C’est ce parcours...
Amours primultimes
octobre 2006
Le Nom sur le bout de la langue
de
Pascal Quignard
Lmda N°10
La publication d’un livre de Pascal Quignard constitue désormais un événement. En 25 ans d’écriture, l’auteur des Petits Traités n’a cependant rien cédé à la facilité. L’Occupation américaine qui marque son départ chez Gallimard est un roman âpre, douloureux, fulgurant.
Je suis ombrageux et gourmand, gai en société, incapable de la moindre confidence, passionné d’être seul. J’aime la lecture parce que c’est la seule conversation à laquelle on peut couper court à tout instant, et dans l’instant. J’aime peu le sommeil, gouffre qui a partie liée avec la mémoire. Je suis musicien autant qu’il s’agit de jouer de la musique. » Quand on donne à lire ce passage du...
Pascal Quignard : l’intégrité d’une parole
décembre 1994
Notre jardin
de
Philippe Michard
Lmda N°12
Le sang, le pus, les excréments, les coups de sonnette des malades et la mort qui rôde, c’est l’hôpital au quotidien qui est ici décrit à travers le regard d’un aide soignant dont il constitue en quelque sorte le monde. Il s’avère bien vite que dans ce Jardin, où nous passons si rapidement de naissance à trépas, peut malgré tout survenir, et lui aussi mourir, ce qu’avec une irresponsabilité...
Le blues de l’aide soignant
juin 1995
Nous vous rappelons notre disparition
de
Yannick Liron
Lmda N°32
Très expérimentale, l’écriture de Yannick Liron sort de la poésie, pour se rêver en un récit à trous et aveuglements multiples. Déstabilisant.
Yannick Liron n’est pas Stephen King, loin s’en faut. Les fantômes dont il s’agit dans ses livres n’appartiennent pas au folklore fantastique. L’écriture poétique de son livre précédent (L’Effet fantôme, P.O.L, 1997), subtilement répétitive, renvoyait à un terme de typographie, « l’effet fantôme », désignant l’effet par lequel se peut lire en transparence, comme superposé, le texte au verso...
Une femme disparaît
septembre 2000
Nouvelles sur le sentiment amoureux
de
Christine Montalbetti
2007
Lmda N°80
Les nouvelles de la romancière Christine Montalbetti tournent résolument le dos aux règles qui régissent le texte court : concision du trait, priorité à l’action sur les descriptions. Tout au contraire, la nouvelliste allonge sa phrase, la gonfle d’incises, de digressions, d’apartés au lecteur. Les actions de ces courtes histoires ? Quasi absentes. C’est que le sujet de ce livre où les...
Procrastinations
février 2007