éditions POL
A propos
P.O.L. : la petite fabrique de littérature
En onze ans, P.O.L. est devenu un laboratoire incontournable pour le renouvellement des Lettres. Sans pour autant revendiquer un quelconque label. Chez P.O.L., la curiosité et le risque semblent être des investissements productifs.
Ma vision de l’édition s’est ouverte et en même temps précisée. Je sais maintenant que la frontière ne se situe pas entre les livres difficiles et ceux qui s’adressent au plus grand nombre, mais entre les bons et les mauvais livres. » Ces propos de Paul Otchakovsky-Laurens, publiés en novembre 1982 par Livres hebdo, le directeur des éditions P.O.L. est prêt à les signer aujourd’hui encore. Car ils ne forment pas une boutade : pour preuve, la concomitance sous la couverture blanche d’auteurs comme René Belletto, Danielle Sallenave, Hubert Lucot ou Olivier Cadiot. Pour preuve encore, le...
Une écoute attentive
En 11 ans, P.O.L. a publié une vingtaine d’ouvrages dont les manuscrits sont arrivés par La Poste. Aujourd’hui ce sont près de deux mille envois par an qui arrivent 8, Villa d’Alésia dans le 14e. Chaque manuscrit est, dès réception, répertorié sur le réseau informatique de la maison. Grâce à un logiciel efficace, le nom et l’adresse de l’envoyeur, le genre de l’ouvrage (de roman à projet...
Ouvrages chroniqués
La Baie vitrée
de
Sébastien Brebel
2013
Lmda N°145
Elles auraient entre 26 et 74 ans, seraient à la fois fortes et au bord du gouffre, démunies et perverses, à Dunkerque et dans un train, sur un banc et au fond d’une baignoire, invitées et en effraction, suicidaires et volontaires. Les quatorze femmes dont Sébastien Brebel fait le foyer (au sens photographique) de ses nouvelles pourraient n’en constituer qu’une seule. Par quelque bout qu’on...
Hors champ
juillet 2013
Bas monde
de
Patrick Varetz
2012
Lmda N°134
Avec Bas monde, deuxième roman radical de Patrick Varetz, la langue s’érige en instrument de survie.
Il cogne, le père ; il cogne dur. De ses mains trop petites, la bouche résumée à une fente hurlante, il cogne. Entre l’usine le jour, et les entraîneuses du bar Royal la nuit, il cogne. Contre la femme qui, chienne !, s’arrondit dans une rancœur silencieuse. Contre le « polichinelle » qui, bientôt, défera la symétrie familière du couple en imposant une perturbante triangulation. Impuissant,...
Verbe haut
juin 2012
Berg et Beck
de
Robert Bober
Lmda N°28
Après Quoi de neuf sur la guerre ? (P.O.L, 1993), Robert Bober poursuit son remarquable travail d’écriture sur ce qu’il nomme la maladie d’Auschwitz. 1952 : Berg est moniteur dans une maison d’enfants de déportés en région parisienne. Dix ans plus tôt, son copain Beck était arrêté avec ses parents. Comment apprendre à vivre avec et malgré l’absence ? Comme s’arranger avec cette histoire...
Berg et Beck
octobre 1999
Bibi
de
Charles Pennequin
2002
Lmda N°38
Dans la conversation courante, « c’est bibi » est une manière de dire « c’est moi ». Bibi correspondrait à un « je » dont on fait peu cas, celui sur qui ça tombe, fatalement. La fatalité est, depuis que Charles Pennequin publie des livres, un thème très récurrent à son univers.
« Je suis la preuve vivante que je ne vis pas. » Ainsi commence bibi. Non pas contre tout espoir, car si ce livre...
Bibi en berne
mars 2002
Bienvenue au paradis
de
Patrice Robin
2005
Lmda N°69
Marie et Moïse sont mariés. Ils ont 20 ans. Le quatrième roman de Patrice Robin évoque leur séparation. À cœur battant et en pas chassés.
À la parution de son précédent livre, Patrice Robin déclarait (Lmda N°46) : « Graine de chanteur est le tableau de famille, je viens de là. C’est l’origine. Les Muscles est une tentative de rapprochement entre un père et son fils. Matthieu disparaît, lui, traite de l’éloignement. Je viens de commencer le quatrième, l’histoire d’un couple qui se sépare. Les trois prochains traiteront de ce...
Qui mène la danse ?
janvier 2006
La Blancheur de la baleine
de
Jean Frémon
2023
Lmda N°243
Est-ce parce qu’il travaille avec des artistes qu’il a choisis pour les représenter dans sa galerie, que Jean Frémon parle si bien de ce que poursuivent obstinément les artistes et écrivains qu’il connut et admira ?
Melville, dans Moby Dick, évoquant la blancheur de la baleine que traque le capitaine Achab, voyait, dans l’idée de cette couleur, une sorte de peur mystérieuse, « quelque chose qui, bien plus que le rouge effrayant du sang, saisit l’âme d’une terreur panique ». C’est ce « quelque chose » que Jean Frémon traque à sa façon chez ceux qu’il appelle des aventuriers de l’impossible, « des...
Aventuriers de l’impossible
mai 2023
Bref séjour chez les vivants
de
Marie Darrieussecq
2001
Lmda N°36
Dans la liste des personnes ou des magazines qu’elle remercie à la fin du roman et auxquels elle a fait quelques emprunts, Marie Darrieussecq omet James Joyce. On pourrait pourtant penser que son utilisation du monologue intérieur doit beaucoup au père d’Ulysse. C’est en effet depuis l’intérieur de chacun que la romancière nous présente cette famille : le père, irlandais, s’est exilé à...
Bref séjour chez les vivants
septembre 2001
Brefs
de
Pierre Alferi
2016
Lmda N°175
Avec Brefs, Pierre Alferi propose la reprise de « discours ». Propositions limpides et claires, élégances des articulations, voyagent de la poésie au cinéma de Tati.
Dans Brefs, Pierre Alferi nous donne à entendre des choses très perspicaces, tout en remettant à l’endroit (au cube) des objets d’étude, parfois légers, parfois supposés graves par leur sujet (le vers, l’image, les figures) qui furent mal vus et mal dits, c’est-à-dire parfois péremptoirement dictés ou passivement admis. Ces objets, qu’ils soient ceux du langage et de ses usages dans la...
Par quelques bords
juillet 2016