La rédaction Martine Laval
Articles
Demain, je vivrai
José Vieira, fils de travailleur portugais, fait le récit de son enfance dans un bidonville. Un texte fort, pudique et politique.
À l’école, il se tient à carreau. En quelques mois, il a appris le français, appris à encaisser les railleries des autres gosses. Il ne connaît pas les feuilletons de l’époque, Zorro, Thierry la fronde. Chez lui, il n’y a pas de télé encore moins d’électricité. Quant à l’eau, il faut vaincre une boue gluante pour aller remplir ses seaux. La maison de José Vieira, c’est une baraque, une parmi tant, plantée le long de la nationale 20, du côté de Massy. Au loin, des immeubles qui, le soir, s’illuminent comme un rêve inaccessible. Le village de José Vieira s’appelle Bidonville. Il a...
Transport en commun
Contre la banalisation des lieux et l’uniformisation des liens amoureux ou amicaux, Sylvain Prudhomme prend la route de l’espoir. Enfin, du bonheur !
La France. « Les mêmes vaches, les mêmes bocages, les mêmes rideaux de peupliers coupe-vent, les mêmes clochers de villages au loin, les mêmes panneaux criards de zones commerciales traversées sous un ciel bas (…) » Sans oublier, parfois surgis de nulle part, les mêmes ronds-points et leurs circonvolutions métaphysiques. Et puis les autoroutes, leurs stations-service à la Edward Hopper, leurs...
Un livre
Légendes d’automne
de
Jim Harrison
L’art de ne pas rater sa vie
Tout un été avec l’ours du Michigan ? Nouvelle livraison de quelques-uns de ses meilleurs romans. Amour et sexe, sauvagerie et rédemption.
Quand un gars pas mal déglingué propose à son nouveau pote ramassé sur la route une partie de jambes en l’air au bordel du coin, histoire se relaxer un peu après une dure journée, le type, qui est en cavale, lui répond : « Non… Aujourd’hui j’ai tué un homme que je détestais. Je ne veux pas mélanger les plaisirs. Je veux juste m’allonger et savourer mon bonheur. » Ok, un signe de tête, c’est...
Transe avec les loups
De l’homme ou de l’animal, qui est le plus sauvage ? Le scénariste et romancier mexicain Guillermo Arriaga déploie une puissante épopée sur la douleur et la fureur de vivre.
Où il est raconté que les Vikings n’épousaient jamais une pucelle : « Ils jugeaient suspect qu’une femme n’ait pas été convoitée par d’autres. » Où il est aussi raconté que chez les Indiens Amahuaca quand un enfant mourait, on le faisait cuire dans une grande marmite, qu’ensuite la mère mixait le tout et l’avalait, « en larmes, accablée », puis s’isolait « pour pleurer le retour de son fils...
Cris et mugissements
De la campagne à l’abattoir, une vache et son valet de ferme, deux esclaves de notre déshumanisation. Réédition de l’unique roman de l’écrivain suisse.
Elle se nomme Blösch. Elle est magnifique, peut-être un peu hautaine, normal, elle est la reine du troupeau, la fierté du maître de la ferme. Voici donc l’histoire de Blösch la vache, celle aussi d’Ambrosio, l’ouvrier immigré espagnol, parachuté dans un village de montagne, quelque part en Suisse. Ce livre, La Vache, condense à lui seul la déchéance de notre société. Publié en 1983 (87 pour...