RUBRIQUE Traduction
Les articles
Carole Fily*
Un zèbre dans la guerre de Vladimir Vertlib
Comment traduire en français un roman allemand écrit par un Russe ? C’est toujours la question que je me pose avant de commencer un texte de Vladimir Vertlib1 ; j’ai encore dans l’oreille ces mots que m’avait glissés l’éditrice en me confiant la traduction de son premier roman : « Vertlib écrit en allemand, mais c’est avant tout un conteur russe. Alors écrivez du russe. » Si L’Étrange Mémoire de Rosa Masur a souvent été qualifié de « roman russe », du fait, entre autres, que l’intrigue se déroule en Russie, cette dernière, bien que jamais nommée, est également très présente dans son...
Maxime Berrée
Quitter Londres, d’Iain Sinclair
Iain Sinclair écrit depuis trente ans sur la capitale anglaise des livres qui sont comme des grimoires. On le lit pour déchiffrer notre modernité. Londres en est le sujet, mais ce sont les villes, leurs habitants et leurs métamorphoses qu’il dissèque à longueur de paragraphes. Et le traduire est l’honneur le plus redoutable qu’on m’ait fait.
Sinclair est sans doute le plus grand styliste...
Laurent Lombard et Jean-Paul Manganaro
Bas la place y’a personne, de Dolores Prato
Un étrange destin relie les difficultés de la naissance de Dolores Prato telles qu’elle les relate, et les problèmes relatifs à la parution de son chef-d’œuvre en Italie, Bas la place y’a personne, au début des années 1980. Sans parler, d’ailleurs, de la relative difficulté pour tenter de proposer ce texte grandiose en France. Une analyse, même approximative, de la fragilité des événements...
Simon Baril
Idaho, de Emily Ruskovich
J’ai attendu Idaho pendant sept ans. Je me souviens d’un petit bout de nappe en papier blanc, déchirée par Marilynne Robinson dans un restaurant à Strasbourg. À la pointe Bic, elle m’y avait noté une liste de cinq noms. On était en mai 2010 et il s’agissait des cinq étudiants les plus prometteurs que comptait cette année-là le Iowa Writers’ Workshop.
Ce creative writing workshop est le plus...
Ali Terzioğlu et Jocelyne Burkmann
Une drôle de femme, de Leylâ Erbil
C’est un soir de décembre, en 2007, à Istanbul, que nous avons téléphoné à Leylâ Erbil, l’élégante grande dame de la littérature turque, pour lui annoncer notre intention de traduire l’un de ses livres. Nous hésitions entre Une drôle de femme et Le Nain. Bien que très pudique, elle avait eu du mal à dissimuler son émotion et son amertume. Alors qu’en Turquie, elle s’était toujours refusé de...