auteur Annie Le Brun
A propos
L'issue poétique
Du surréalisme à la critique sociale par la poésie, Annie Le Brun affiche son engagement pour la vie sensible et singulière. Perspectives cavalières sur une hétérodoxe.
Annie Le Brun en quatre apparitions. Dans la presse, en revue, à la télévision et au cinéma. Celle qui incarne à merveille depuis près de cinquante ans l’électron libre des lettres assume le rôle de repère, en insufflant de la poésie et en carbonisant au feu de sa pensée les médiocrités et lâchetés en vigueur dans les milieux intellectuels et culturels. Elle a rarement varié. Elle n’a jamais perdu de vue ce qu’elle tient pour de la littérature, mais aussi de l’art – le luxe de l’essentiel – et l’horizon que cela ouvre.
La toute première fois que son nom est imprimé, c’est le...
Face au « non-monde », déserter
Contre l’éradication orchestrée de la singularité et du « commun », Annie Le Brun réhabilite la pensée critique.
Annie Le Brun, vous nous disiez que le surréalisme apportait une autre qualité de l’air… Est-il respirable aujourd’hui ?
Ce n’est pas par hasard que, dès le premier Manifeste du surréalisme, André Breton parle d’un château en ruines, ouvert à tous les vents et dont les visiteurs vont et viennent à leur guise, tel le plus inespéré carrefour du négatif. C’est d’avoir été cet espace informel...
Bibliographie sélective
• Sur le champ (illustré par Toyen), Éditions surréalistes, 1967
• Les Mots font l’amour, citations surréalistes, Éric Losfeld, 1970 ; Éditions du Sandre, 2024
• Les Pâles et Fiévreux Après-Midi des villes, Maintenant, 1972
• Tout près les nomades (illustré par Toyen), Maintenant, 1972
• La Traversée des Alpes (avec R. Ivšić et Fabio De Sanctis), Maintenant, 1972
• Les Écureuils de...
Ouvrages chroniqués
Ailleurs et autrement
de
Annie Le Brun
2011
Incisifs et roboratifs, les textes d’Annie Le Brun dénoncent ce qui nous menace : l’asservissement des sens et de l’imaginaire.
En ces temps de consensus, lorsque, dans le domaine intellectuel et artistique, la rigueur cède le pas à la fadeur et l’exigence au copinage, le polémiste prend des risques. On prendra pour de l’infatuation le mépris dont il s’arme, on verra de la jalousie et du règlement de comptes dans chacune de ses attaques, la vigueur semblera de l’acrimonie vengeresse. C’est à de tels soupçons que l’on est près de céder, lorsqu’on lit l’avant-propos de ce recueil de textes d’Annie Le Brun. Elle y précise qu’elle rassemble ici vingt « instantanés » écrits pour La Quinzaine littéraire à l’instigation...
Ce qui n’a pas de prix
de
Annie Le Brun
2018
Avec Ce qui n’a pas de prix, c’est aux enjeux de la laideur contemporaine qu’Annie Le Brun s’attaque – comme on chercherait à éventrer un faux plafond pour retrouver l’horizon.
Il y a des évidences qu’on ne voit plus. Parmi elles, le fait que le monde s’enlaidit. Monde globalisé s’entend, puisque dans les métropoles, les musées et les aéroports, tout partout se ressemble, et que cette donnée, loin d’appartenir à une pure problématique esthétique, est en réalité une question politique : « qu’on le veuille ou non c’est (même) une affaire politique d’importance ». Une affaire qui, selon Annie Le Brun, prend la forme d’une guerre. Mais attention, d’une guerre qu’on ne saurait réduire à une question de représentation : « je pourrais tout aussi bien parler d’une...
Radovan Ivsic et la forêt insoumise
de
Annie Le Brun
2015
Alléchant livre d’images que cet ouvrage s’articulant autour de l’univers sensible de Radovan Ivsic et de l’exposition que lui a consacré le Musée d’Art contemporain de Zagreb. Auteur dramatique (Airia, Le Roi Gordogane…) et poète surréaliste (Poèmes, Gallimard, 2004), né à Zagreb en 1921 et mort à Paris en 2009, Radovan Ivsic eut à subir la censure du régime oustachi pronazi puis celle du communisme de Tito. Polyglotte, il vécut de la traduction d’auteurs français avant d’être accueilli à Paris, en 1954, par André Breton et le mouvement surréaliste.
De la force d’insoumission native de...
Si rien avait une forme, ce serait cela
de
Annie Le Brun
2010
En s’attachant aux signes du noir dans les arts, c’est la conscience de l’inhumain qui est en nous, qu’Annie Le Brun questionne.
La vie sur terre n’a peut-être jamais été plus menacée qu’aujourd’hui et pourtant tout le monde, ou presque, continue de croire au progressisme technologique et à la raison technicienne, incapable de concevoir un avenir qui ne soit pas un progrès. Monde où l’insensibilité nécessaire au triomphe de la puissance technique se traduit par un processus de désincarnation et le triomphe des idées sans corps. Un désinvestissement du champ du sensible qui désenchante les modes d’existence et livre les hommes à la misère du monde. Car, qu’on le veuille ou non, ce monde - derrière tout ce qui vise à...
On n’enchaîne pas les volcans
de
Annie Le Brun
2006
Tout dire, ou comment à travers l’insoutenable théâtre de l’imaginaire du corps, Sade pense l’impensable ? Une leçon de lecture signée Annie Le Brun.
Il y a longtemps déjà qu’Annie Le Brun a discerné dans la singularité sadienne une pensée dont l’insoumission essentielle, l’odeur de soufre et le panache de feu, dominent l’horizon des Lumières. Dans Soudain un bloc d’abîme, Sade (1986, repris en Folio/Essais un ensemble conçu comme introduction aux œuvres complètes du marquis de Sade), elle soulignait l’enjeu d’une telle lecture, pointant sous le romanesque, l’essence d’une pensée dont la subversion s’enracine au plus profond des souterrains de l’être. Aujourd’hui, avec On n’enchaîne pas les volcans, elle revient sur le sujet, comme...