auteur Chet Wiener
Ouvrage chroniqué
Devant l’abondance
de
Chet Wiener
2003
Chet Wiener démontre ce que peut être la poésie : relance des représentations, perturbations des interprétations, prodigalité miroitante.
Est-ce à cause de son prénom, on entend à la lecture de Chet Wiener quelque chose à l’oreille comme le souffle murmuré d’une trompette, dans des départs soudains, des relances de rythmes, des glissements en sourdine. Mais si l’on parle de jazz, et on a très envie d’en parler, peinant d’abord à définir ce qu’on éprouve à la lecture de Devant l’abondance, c’est la manière d’un Ornette Coleman qu’il faudrait plutôt évoquer : les décrochages mélodiques font des embardées dans la phrase, les poèmes sont de surprenantes esquisses d’architectures sonores écroulées, emportées par un swing...