auteur Dennis Cooper
A propos
Le gardien du feu
Toute l’œuvre de Dennis Cooper semble sourdre de l’adolescence électrisée de sexes et de pulsions violentes et d’une Amérique affranchie autant que déboussolée. De Los Angeles à Paris, itinéraire d’un éternel adolescent.
Traduits en dix-huit langues, les livres de Dennis Cooper ont fini par dessiner une figure un peu mythique de leur auteur. Jugé immoral et provocateur par les uns, encensé comme une icône par ses fans, exposé comme symbole radical par la presse branchouille, l’Américain est surtout un écrivain qui a forgé ses armes à l’école de la littérature, des arts et de la vie. Son œuvre illustre à sa manière l’injonction dadaïste qui a ouvert la modernité littéraire : « il nous faut des œuvres fortes, droites, précises et à jamais incomprises, des œuvres sorties d’une vraie nécessité de l’auteur et...
Cure d’intoxication
Chargée de scènes parfois insoutenables, mue par d’obsessionnels fantasmes et attirée par le viol des tabous, l’œuvre de Dennis Cooper dresse le portrait d’une humanité déracinée, livrée à ses pulsions et privée d’émotions. Une humanité d’adolescents et de jeunes gays qui ont mis le cap au pire.
Il n’est peut-être pas recommandé de lire tous les livres de Dennis Cooper d’une traite, les uns après les autres. Les risques de nausée sont importants. Les troubles du sommeil aussi. Comme son narrateur homonyme de Guide le fait dire à un de ses amants : « il ne comprend pas que quelqu’un puisse écrire sur les sujets que mes romans reprennent si automatiquement. Moi non plus, ce qui nous...
Connaissance de l’enfer
Les romans de Dennis Cooper plongent au cœur de scènes de viols, massacres, tortures et ressassent les fantasmes pédo-pornographiques de jeunes et moins jeunes gays désaxés. Ces orgies hallucinatoires sont inoculées au lecteur par le biais d’une écriture qui colle comme une peau aux personnages. Histoire de faire passer le fantasme pour la réalité. Courte visite des " backrooms " de l’écriture.
C’est, aux portes de la gare de l’Est, une sorte de résidence pour artistes étrangers. Bien qu’il y vive là depuis plus de trois ans, Dennis Cooper prétend ne pas parler un seul mot de français. L’écrivain vient nous chercher à la grille, devant l’interphone, et nous conduit jusqu’à l’ascenseur puis, le long d’un couloir, jusqu’à sa chambre d’étudiant : une seule pièce, coupée en deux par une...
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Ouvrages chroniqués
Salopes
de
Dennis Cooper
2007
Les pratiques SM décrites ici n’ont rien de burlesque. Dennis Cooper explore ce qui en nous unit la violence et le plaisir, l’effrayante puissance du fantasme.
À chaque époque, sa métamorphose du roman : le XVIIIe siècle, pour tenter de rendre la passion de la conversation qui animait alors ses élites à la fois sociales et intellectuelles, se plut au roman épistolaire : la multiplicité des correspondants, les différents registres et le système d’échos entre les lettres mimaient la vie des salons et l’entrechoc des personnalités. Dennis Cooper invente ici une sorte de roman-par-mails, l’ensemble de ces pages étant constitué de dizaines de contributions à un site d’escorts (prostitués) mâles de Los Angeles, d’interventions sur le forum de ce même...
Guide
de
Dennis Cooper
On revient toujours sur le lieu de ses obsessions. Pour Dennis Cooper, critique d’art américain, c’est Los Angeles et ses marges où vivote une jeunesse paumée, corps et âme bousillés par la dope. À la suite de Closer (P.O.L, 1995), premier roman aussi psycho-clinique que l’album du joyeux Joy Division, Guide ne trahit donc pas son titre. C’est dans l’enfer des camés que le lecteur est convié, parmi ces existences étriquées où le jour et la nuit se répètent dans une même obscurité sinistre, mortifère, auto-destructrice. Les tranches de vie ici recensées (le sang n’irrigue que le...
Closer
de
Dennis Cooper
Le premier roman de l’Américain Dennis Cooper nous abandonne entre fascination et répulsion. Georges Miles, personnage fil conducteur, avale du « speed », histoire de mettre la conscience en veilleuse, et baise, laissant son corps l’emmener au bout de ses désirs. Ses expériences sont des amants différents, huit en tout, étreints en autant de chapitres. John est la première rencontre. Portraitiste, il défigure sur la toile ses modèles (souvent ses amis) au hasard de ses fantasmes. Rescapé du mouvement punk et de ses valeurs nihilistes (les « No future »), il est perdu, sans repère, comme...