auteur Dominique Sigaud
A propos
Aller (se) voir ailleurs
Entre désir et combat, Dominique Sigaud n’aura eu de cesse d’interroger les conflits dans le monde comme s’ils étaient aussi l’expression de ceux, intimes, qui brûlent en elle. Et d’y porter le fer de la langue.
Et si l’écriture était une forme d’érosion ? Si chaque livre d’une œuvre était un morceau de falaise qui se détachait d’un continent, happé par une mer sculpteuse qui ne laisserait, au final, qu’une île singulière et mouvante, libérée enfin de ce qui la tenait attachée au continent. Une histoire de libération en somme. On se dit ça quand on a lu les livres de Dominique Sigaud et que paraît Dans nos langues. On retrouve dans ce nouvel opus la trace de tous les livres précédents, depuis L’Hypothèse du désert jusqu’à Partir, Calcutta. On y retrouve aussi un perpétuel questionnement, des...
Bibliographie
• La Fracture algérienne, Calmann-Lévy, 1991
• L’Hypothèse du désert, Gallimard, 1996
• La Vie, là-bas, comme le cours de l’oued, Gallimard, 1997
• Blue Moon, Gallimard, 1998
• La Part belle, Gallimard, 1999
• Les Innocents, Gallimard, 2000
• La Confusion du sourire, Inventaire-Invention, 2001
• Lagos, la tropicale, Garde-Temps, 2002
• De chape et de plomb, Gallimard, 2002
• The...
« Ecrire pour dire autrement »
Quelle différence y a-t-il entre « Algérie : la routine de l’horreur », Une de Libération cet été et La vie, là-bas, comme le cours de l’oued, le nouveau livre de Dominique Sigaud ? La poésie et l’engagement personnel.
À l’automne 1995, de retour de son quatrième voyage en Algérie depuis 1988 -clandestin, avec « un visa bidon pour éviter de se retrouver comme mes collègues avec des flics au...
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Ouvrage chroniqué
La Malédiction d’être fille
de
Dominique Sigaud
2019
Romancière et essayiste, Dominique Sigaud plonge le fer de son écriture dans les plaies vives de nos sociétés. Son nouvel opus met en lumière les crimes commis à grande échelle contre les filles et le silence qui les entoure.
C’est à un défrichage que La Malédiction d’être fille peut faire penser : cette manière urgente de nettoyer un champ, d’y rendre possible un retour à la vie. Le champ ici est à l’échelle de la planète. Il n’est pas fait de terre, cailloux, et herbes. Il est constitué d’humains : d’hommes, de femmes, d’enfants. De garçons et de filles. De bourreaux, de victimes et de millions de Ponce Pilate. Dès les premières pages, on saisit l’étendue de la tâche que l’écrivaine s’est donnée. Dire quels sorts on réserve, sur toute la planète, aux filles. Dire les avortements choisis (le fœticide), les...