auteur Magyd Cherfi
A propos
Éclats d'en france
Magyd Cherfi, vous abordez dans Ma part de Gaulois la question de l’identité par la lorgnette du déficit. « L’expression française », dites-vous, « c’est d’être français et de devoir le devenir ». Autant de thèmes qui étaient déjà présents dans Livret de famille et La Trempe, vos deux recueils de chroniques. Avec toujours cette idée qu’on écrit « en réaction à »…
Oui, forcément, c’est un antidote dans la mesure où ça finit par être un soin. Et lorsqu’on est dans les tourments de l’âme, il faut qu’on ait les armes. Mais qu’est-ce qu’on a comme arme, sinon celle d’avoir été aimé – et donc...
Ouvrages chroniqués
La Vie de ma mère !
de
Magyd Cherfi
2024
Dans un premier roman enlevé, à la fois cruel et émouvant, Magyd Cherfi raconte une métamorphose singulière, celle d’une mère.
Dans notre imaginaire, parmi d’autres clichés, trône l’image de la mère méditerranéenne, juive ou arabe, une Marthe Villalonga envahissante mais farouchement aimante, dévouée à sa famille nombreuse, génitrice fière de sa portée, aussi savante en larmes pathétiques qu’en youyous triomphants. Celle qu’ici nous allons rencontrer s’écarte, dès l’abord, de ce modèle. Taos est une veuve recluse dans sa solitude et ses douleurs : ses deux filles et ses trois garçons se sont progressivement éloignés d’elle, dans le dépit et la colère. Slimane, le narrateur, avoue : « Je n’avais pas revu maman...
Ma part de Gaulois
de
Magyd Cherfi
2016
Dans Ma part de Gaulois, Magyd Cherfi raconte avec lucidité et humour l’année de son bac, le premier bac obtenu par un Arabe de sa cité. Le roman d’apprentissage d’une parole qui naît à elle-même, quand la banlieue porte « dans chaque bouche un roman de Zola ».
Quartiers nord de Toulouse, rue Raphaël, année 1981. La victoire de François Mitterrand est annoncée, nombreux sont ceux qui pensent que cela va constituer un tournant radical, que l’on va enfin changer la vie. Magyd, le héros-narrateur, se dit, lui, que sa vie, peut-être, va, modestement, changer : il passe le bac. « Un bac dans la cité dépassait l’imagination, c’était l’homme qui marchait sur la lune, l’inaccessible étoile, l’affaire des Blancs. Je transgressais le subconscient. Était-ce possible ? Un bac à ce pouilleux qui porte des jeans rapiécés, et pourquoi pas le donner à un...