auteur Marcel Cohen
A propos
Toréer l'absence
Enfant de déportés disparus dans les camps de l’enfer, Marcel Cohen compose une œuvre fragmentaire où le réel est saisi par éclats qui sont autant de preuves de l’existence de l’homme. Au moment où, peut-être, c’est toujours l’humanité qu’on assassine.
Le lecteur des livres de Marcel Cohen n’est jamais vraiment sûr de savoir ce qu’il est en train de lire. Livres ou recueils de textes en prose ? La question pourrait paraître futile. Un recueil rassemblerait des textes alors qu’un livre les organiserait. La plupart des « faits » que relate l’écrivain semblent donc recueillis, comme au retour d’un voyage, on poserait sur une table les souvenirs récoltés sous forme d’objets ou de photographies. Mais, le lecteur des livres de Marcel Cohen ne peut manquer de sentir que cet assemblage fait apparaître, en creux, tout un monde tenu dans les...
Colère froide
Marcel Cohen clôt la trilogie de ses Faits, compilation de courts textes conçus pour contester sans effet de manche contre une société humaine qui va de mal en pis.
Salué en 2002 dès la parution du premier volume de la série, le projet des Faits I, II et III de Marcel Cohen arrive à son terme. Le sous-titre du volume inaugural, à première vue provocateur, le présentait comme une « Lecture courante à l’usage des grands débutants », signe qu’il fallait y voir, d’abord, la propre leçon d’écriture qu’y prit son auteur lancé dans une opération de suppression...
Pages
- 1
- 2
Ouvrages chroniqués
Villes : Galpa - Malestroit - Waïzata
de
Marcel Cohen
2021
Observateur en diable, Marcel Cohen a forgé des formes élégantes et délicates comme des montres pour dire notre monde.
Trois mots viennent à l’esprit lorsqu’on songe à Marcel Cohen : information, méticulosité et déplacement. On n’utilisera pas le mot « voyage » car le terme est galvaudé depuis que la niche éditoriale s’est creusée. Et puis il convient de se concentrer sur ce qui importe, le mouvement qui permet de changer le point de vue, donc le déplacement, la translation, le fait de s’extirper de sa position individuelle pour en adopter une autre – qui ne serait, du reste, pas forcément légitime si l’on quittait son poste d’observateur. Mais cette position de capteur attentif appartient justement à...
Détails, II : Suite et fin
de
Marcel Cohen
2021
Observateur en diable, Marcel Cohen a forgé des formes élégantes et délicates comme des montres pour dire notre monde.
Trois mots viennent à l’esprit lorsqu’on songe à Marcel Cohen : information, méticulosité et déplacement. On n’utilisera pas le mot « voyage » car le terme est galvaudé depuis que la niche éditoriale s’est creusée. Et puis il convient de se concentrer sur ce qui importe, le mouvement qui permet de changer le point de vue, donc le déplacement, la translation, le fait de s’extirper de sa position individuelle pour en adopter une autre – qui ne serait, du reste, pas forcément légitime si l’on quittait son poste d’observateur. Mais cette position de capteur attentif appartient justement à...
Détails : Faits
de
Marcel Cohen
2017
Digne fils du XXe siècle, Marcel Cohen est le frère de Félix Fénéon et de Max Aub. Il a retenu la leçon des haïjins et des hommes de presse qui tissaient les faits divers sur le marbre, exprimant le tout par le détail, le monde par la coupure, le fragment détaché à la poterie du réel. Ici, il taille son autobiographie de papier par la suture de citations de ses lectures (Autoportrait en lecteur, Éric Pesty éditeur), là, il illustre le monde tel qu’il le voit à l’aide de morceaux de textes, d’ébauches de récits (Faits, I-III, Gallimard, 2002-2010). Marcel Cohen brosse d’une main légère son...
Choses lues
de
Marcel Cohen
2015
Le nouveau petit livre de Marcel Cohen est rédigé en écho aux Choses vues, les deux recueils de notes politiques posthumes de Victor Hugo : sont recueillies vingt-six anecdotes illustrant le dicton « Le diable est dans les détails », ainsi que son contraire : « Dieu est dans les détails ». Il y est beaucoup question de la Seconde Guerre mondiale mais on peut aisément ressentir une proximité avec certaines émanations contemporaines, voire avec l’actualité et les éternelles contingences et cruauté de l’Homme. En guise d’illustration, ce passage du sculpteur Calder et de sa femme juive dans...
Faits, 2
de
Marcel Cohen
2007
Après Faits I, paru en 2002, Marcel Cohen poursuit une entreprise qui consigne le réel. Quelque chose du monde vu à travers un kaléidoscope, faisceaux convergents ou divergents de petits faits ou d’événements historiques. Ce livre n’est donc pas un roman à moins qu’il ne soit un roman en morceaux, sans personnage, sans unicité d’histoire, mais avec des leitmotive et, surtout, une qualité d’écriture qui cimente entre eux les cent cinq récits rassemblés. Marcel Cohen saisit donc le réel par toutes ses faces ; reportages, propos entendus, citations, articles de journaux, et le restitue, lavé...
Assassinat d’un garde
de
Marcel Cohen
Assassinat d’un garde ressemble à la quête sans illusion du sens suprême qui légitimerait nos vies, qui expliquerait notre présence au monde.
Quatorze récits composent le nouveau roman de Marcel Cohen, Assassinat d’un garde. Cela devrait suffire à classer l’ouvrage parmi les recueils de nouvelles. La définition du genre littéraire pourrait n’avoir guère d’intérêt : récit ou roman, on attend d’un livre d’abord qu’il nous touche. Pourtant ici, l’appartenance au genre romanesque a son importance. Le premier et le quatorzième récits de ce livre forment les deux extrémités d’une parenthèse. Ce sont les seuls à résonner entre eux. Tous les autres évoquent des lieux et des personnages différents ; et non, à la fin, tout ne se rejoint...